La commission d’enquête du Sénat sur l’impact du narcotrafic en France entend le ministre de la Justice ce mardi. Lors de son audition, Eric Dupond-Moretti a indiqué que 365 personnes avaient été déférées dans le cadre des opérations «Place nette XXL».
«J’ai fait de la lutte contre le narcotrafic une priorité de ma politique pénale». Tels ont été les mots d’Eric Dupond-Moretti ce mardi 9 avril, devant la commission d’enquête sénatoriale sur l’impact du narcotrafic en France.
Interrogé sur les mesures à prendre contre le trafic de drogue, le garde des Sceaux est revenu, pour la première fois, sur la réponse pénale à la suite de la mise en place des opérations «Place nette XXL», il y a trois semaines. Dans le détail «365 personnes ont été déférées devant la justice, dont plus de la moitié en comparution immédiate», a-t-il indiqué.
«Ce fléau atteint une partie de notre jeunesse»
Se disant très «déterminé» à lutter contre les trafics de drogue, conjointement avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, Eric Dupond-Moretti a déploré le fait que, selon lui, «de trop nombreux jeunes répondent à l’appel de l’argent facile».
Le garde des Sceaux a également constaté «l’évolution des organisations criminelles», qui ont «aujourd’hui recours à une violence totalement débridée». «Les habitants des quartiers vivent dans la terreur des balles perdues», a-t-il déploré, alors qu’en effet, des règlements de compte, sur fond de trafics de drogue, ont tué des personnes innocentes, victimes de balles perdues, notamment à Marseille.
La cité phocéenne fait d’ailleurs office de mauvais élève en matière de trafic de drogue. Le 5 mars dernier, devant cette même commission sénatoriale, plusieurs magistrats considéraient que Marseille était devenue une «narcoville».
Un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, publié le dimanche 10 mars révèle d'ailleurs que 56% des Français pensent que ce sont les narcotrafiquants qui font la loi à Marseille.