Sur les cinq personnes en garde à vue dans l'enquête sur la mort d'un adolescent passé à tabac jeudi à Viry-Châtillon (Essonne), déférées ce dimanche, quatre d'entre elles ont été mises en examen pour assassinat. Selon la version des suspects, des échanges sur des sujets relatifs à la sexualité entre la victime et l’une des prévenues seraient à l’origine des faits.
Interpellées et placées en garde à vue vendredi, quelques heures après la mort de Shemseddine, 15 ans, des suites de ses blesssures, cinq personnes - un majeur et quatre mineurs - ont été déférées «à 16 heures au tribunal judiciaire d’Evry en vue d'une ouverture d’information judiciaire».
Trois de ces personnes sont issues d’une même fratrie : le majeur de 20 ans, un des mineurs de 17 ans et la mineure de 15 ans. Selon un nouveau communiqué du procureur d'Evry Grégoire Dulin, quatre des cinq jeunes placés en garde à vue ont été mis en examen pour assassinat.
Il s'agit du majeur de 20 ans et d'un des mineurs, qui ont été écroués, et de deux autres mineurs qui ont, quant à eux, été incarcérés provisoirement avant un débat contradictoire prévu mercredi.
Lors de cette garde à vue, les suspects ont livré leur version des faits. Selon les premiers éléments de l’enquête relatifs aux déclarations des prévenus, les deux frères auraient appris, plusieurs jours avant les faits, que leur soeur correspondait avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs à la sexualité. Craignant pour sa réputation et celle de leur famille, ils auraient enjoint à plusieurs garçons de ne plus entrer en contact avec elle. Ils auraient ensuite appris que la victime se vantait de pouvoir parler librement avec leur soeur, n’ayant pas encore eu à subir de pression de leur part.
Une rencontre «fortuite»
Toujours selon les déclarations des suspects, le 4 avril 2024, vers 16h, les deux frères, accompagnés de deux connaissances, s’étaient rendus au collège des Sablons où ils auraient croisé la victime de manière fortuite.
Ils auraient ensuite demandé à l’adolescent de les suivre dans un hall d’immeuble pour avoir une explication au sujet des propos qu’il tenait à l’égard de leur soeur. Le ton serait ensuite monté et des coups auraient été portés, entraînant la chute de la victime.
L’individu majeur aurait alors contacté les services de secours. Néanmoins, pour assurer leur fuite, il aurait donné de fausses indications aux services de police, en expliquant notamment qu’il avait vu plusieurs jeunes portant des cagoules s’enfuir à pied. Les quatre individus avaient ensuite regagné leur véhicule, à une allure normale et étaient repartis vers leurs domiciles respectifs.
S’agissant de la mineure de 15 ans, l’enquête a permis d’établir qu’elle n’était pas présente au moment de la commission des faits. Selon les enquêteurs, il existe cependant des indices graves et concordants permettant de considérer qu’elle était informée des intentions de ses frères vis-à-vis de la victime. Les investigations vont désormais se poursuivre sous l'autorité d'un juge d'instruction pour déterminer avec précision les causes et les circonstances de ces faits criminels.