En réaction aux menaces subies par plusieurs établissements scolaires français, une réunion consacrée à leur sécurité est prévue ce jeudi 4 avril. Elle doit rassembler les préfectures et rectorats.
De nombreux collèges, lycées et écoles ont été visés par des menaces d'attentat au mois de mars, et la question de leur sécurité est au cœur des préoccupations. Alors que le plan Vigipirate a été relevé à son plus haut niveau, une réunion est prévue ce jeudi 4 avril pour discuter notamment des «150 à 200» établissements scolaires «plus particulièrement à risque».
Ce rendez-vous, qui doit réunir les préfectures et les rectorats, avait été annoncé le 21 mars dernier par le Premier ministre, Gabriel Attal, qui avait pris la parole à l'issue d'une réunion interministérielle consacrée à la sécurisation des établissements scolaires.
Selon lui, des «trous dans la raquette» ont été constatés dans la sécurité de «500 établissements scolaires». L'objectif de la réunion de ce jeudi est de leur apporter «une réponse appropriée», sachant que «150 établissements» ont déja vu leur sécurité renforcée et 350 autres «restent à sécuriser de manière prioritaire», avait précisé le Premier ministre.
Parmi les mesures à étudier en priorité, Gabriel Attal avait cité la «formation des personnels» et la sécurisation des «trottoirs aux abords» des établissements scolaires, pour les «nettoyer» de la présence des «gangs» et du trafic de drogue. En novembre, il avait par ailleurs promis que le gouvernement financerait les chantiers de sécurisations des bâtiments à hauteur de 50%, pour soutenir les collectivités locales dans leur mission.
Pour rappel, les écoles, collèges et lycées sont respectivement gérés au niveau municipal, départemental et régional. Certaines collectivités ont d'ailleurs fait le choix de mettre en place de nouveaux dispositifs de sécurité, sans attendre l'action du gouvernement à ce sujet.
Interrogé par franceinfo, un spécialiste des systèmes de protection, d'anti-intrusion et d'alertes a notamment expliqué avoir équipé plusieurs établissement scolaires parisiens du système «LockOff», proposé par l'entreprise Black Eyes, permettant de bloquer une porte pour empêcher tout individu suspect d'entrer dans une pièce.
Des mesures en Auvergne-Rhône-Alpes
«Vous l'installez sur la porte et quand vous allez appuyer dessus, ça va surélever la porte avec des pointes qui vont s'accrocher au sol, et ça va bloquer la porte, on ne peut plus rentrer», développe celui qui, souhaitant rester anonyme, se fait appeler Enzo. L'université Paris Cité a notamment acquis 10 «LockOff» mais aussi 10 boutons d'alerte et 10 «BlackOtus», sorte d'appareils photos permettant de réaliser des clichés à tout moment et d'effectuer une levée de doute, même à distance.
En Auvergne-Rhône-Alpes, 285 lycées sont dotés de vidéoprotection et autant sont équipés d'un dispositif de «filtrage» à l'entrée. Il peut s'agir d'un tourniquet, d'un tripode, d'un couloir rapide ou encore d'un sas piéton. Le dossier de presse de la dernière Assemblée plénière du Conseil régional, consulté par franceinfo, mentionne également la présence, depuis septembre 2023, d'«équipes mobiles d'accueil renforcé [...] dans plusieurs lycées» d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Laurent Wauquiez, le président de la région, avait fait part de son intention de renforcer la sécurité des établissements scolaires dès 2016, plébiscitant à l'époque les portiques de sécurité. En octobre dernier, quelques jours après l'attentat d'Arras, il a en outre suggéré l'installation de «logiciel de reconnaissance faciale» aux abords des lycées pour pouvoir identifier «les personnes suivies pour radicalisation terroriste». Le droit actuel ne le permet toutefois pas.
Les petites communes ne sont pas en reste puisqu'à Blausac, dans les Alpes-Maritimes, le maire a également pris ses propres dispositions : il a recruté deux vigiles pour assurer la sécurité des écoles du village.