La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié un communiqué ce mercredi 3 avril, indiquant que «près de la moitié» des 310 influenceurs qui ont été contrôlés en 2022 et 2023, étaient en «anomalie».
Candidats de téléréalité, influenceurs mode, beauté ou «lifestyle», influenceurs dans la restauration ou le sport, créateurs de contenus humoristiques, streamers de jeux vidéo… La DGCCRF a contrôlé quelque 310 influenceurs en 2022 et 2023, faisant le constat alarmant que «près de la moitié» d’entre eux, étaient «en anomalie concernant l’affichage de l’intention commerciale de leurs publications, des allégations trompeuses sur certains produits ou la promotion de produits ou services interdits».
Selon un communiqué de la DGCCRF publié ce mercredi, sur les réseaux sociaux, un total de 98 influenceurs en 2022 et 212 en 2023 ont été contrôlés. «Près de la moitié d’entre eux étaient en anomalie. La DGCCRF a majoritairement constaté la mise en œuvre de pratiques commerciales trompeuses consistant à ne pas indiquer le caractère commercial de leurs publications, ou à ne pas identifier clairement la personne pour le compte de laquelle elles sont diffusées», est-il détaillé.
Des annonces mensongères dangereuses
Un chiffre d’autant plus inquiétant que «pour certains, il a également été constaté, à l’issue des enquêtes, des faits plus graves consistant à déclarer ou à donner l'impression que la vente d'un produit ou la fourniture d'un service est licite alors qu'elle ne l'est pas», a précisé la Répression des fraudes.
Les cas d’injections d’acide hyaluronique réalisées par une esthéticienne ne disposant pas de la qualité de médecin, ou encore la vente de produits contrefaits ou de produits dangereux interdits à la vente, ont également été mentionnés dans le communiqué.
D’autant plus que certains influenceurs «affirmaient faussement qu'un produit est de nature à guérir des maladies», par exemple «des compléments alimentaires qui soigneraient certains cancers» ou qu'un produit ou un service «augmente les chances de gagner aux jeux d'argent et de hasard», comme par exemple «la promotion d'un abonnement pour des conseils en paris sportifs, en alléguant des gains importants et faciles», a poursuivi la DGCCRF, dans des propos rapportés par l'AFP.
Une «responsabilité» pénale peut être retenue
«Ces enquêtes peuvent se poursuivre auprès des annonceurs dont la responsabilité peut également être retenue», selon le communiqué.
Et pour cause, «35 avertissements ont été adressés aux influenceurs pour lesquels les manquements étaient ponctuels. Pour les pratiques les plus graves et délibérées, 81 injonctions de mise en conformité ont été adressées ainsi que 35 suites pénales», a ajouté la Répression des fraudes.
La DGCCRF a «constaté qu’une majorité des influenceurs contrôlés se mettent en conformité, néanmoins, les investigations se poursuivent auprès de ceux qui ne satisferaient pas à leur injonction», a-t-elle prévenu, avertissant également qu'en 2024, elle renforcera ses contrôles.