En déplacement ce vendredi dans un lycée professionnel à Bordeaux, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé la mise en place d'une «force de sécurité mobile scolaire».
Ce vendredi, la ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Nicole Belloubet était en déplacement au lycée professionnel Trégey, à Bordeaux pour réaffirmer le soutien de l'exécutif au personnel scolaire. Cette visite s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu avec des menaces récurrentes contre le corps enseignant depuis plusieurs années.
Après les meurtres tragiques de deux professeurs, Samuel Paty en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine et Dominique Bernard l'année dernière à Arras, un chef d'établissement parisien a récemment été contraint de quitter ses fonctions.
Le proviseur du lycée Maurice Ravel dans le 20ᵉ arrondissement de Paris a en effet remis sa démission le 22 mars, suite à des menaces de mort de la part de trois lycéens. Il avait demandé à une élève de retirer son voile, comme le permet le règlement intérieur de tout établissement scolaire public.
Le gouvernement souhaite consolider l'autorité des enseignants et chefs d'établissement, afin que ce type d'événement ne devienne pas un fait de société. «La sécurité physique, sécurité numérique, mais également la sécurité juridique, c'est ce que nous devons à nos enseignants», a ainsi amorcé Nicole Belloubet ce vendredi au lycée Trégey.
«L'État se portera systématiquement partie civile lorsqu'une plainte sera déposée», a ensuite appuyé la ministre, rappelant que tout personnel du corps enseignant ayant subi des «actes d'attaques physiques, comme cela a pu se produire dans le passé» sera soutenu. «L'État doit pouvoir demander réparation pour l'école. Les écoles et leurs enseignants subissent des dommages matériels [...], physiques, psychologiques et moraux, qui méritent réparation. Et c'est ce que nous ferons», a assuré Nicole Belloubet.
Un déploiement sur tout le territoire en 48h
La ministre de l'Éducation a en outre annoncé déployer «une force mobile scolaire, qui sera nationale et qui pourra être projetée dans les établissements qui connaîtraient des difficultés», afin d'«assurer la sécurité physique» du corps enseignant. Ce dispositif est également destiné à «rassurer les enseignants et les équipes éducatives», a-t-elle poursuivi.
Des sources proches du ministère précisent que le pilotage de cette structure se fera à l'échelle nationale, avec une mise en place dès la rentrée 2024. Elle pourra par ailleurs être projetée sur tout le territoire en quarante-huit heures, lorsque les moyens locaux nécessiteront un soutien supplémentaire.
Ce dispositif de sécurité constituera une équipe pluridisciplinaire composée d'une vingtaine d'agents de l'Éducation nationale, qui auront pour première mission d'assurer la sécurité, l'apaisement et la pédagogie dans l'établissement concerné.
Une réunion se tiendra le 4 avril prochain dans le but de préciser les contours de cette nouvelle structure de sécurité au sein de l'enseignement public.