Interrogé ce mercredi 27 mars sur sa stratégie pour faire face au dérapage du déficit public en 2023, Gabriel Attal a exclu d'augmenter les impôts des «classes moyennes». Comment définir cette catégorie de la population et combien faut-il gagner pour en faire partie ?
Après un dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023, Gabriel Attal était invité a présenter les solutions de son gouvernrement ce mercredi 27 mars, sur le plateau du 20h de TF1. Il a notamment assuré qu'il n'était pas question d'augmenter les impôts des «classes moyennes». L'occasion de se demander qui, dans l'Hexagone, fait partie de cette catégorie.
En France, la notion de classe moyenne, bien que couramment utilisée, ne fait pas l’objet d’une définition précise. Elle regroupe une large part de la population située au centre de l’échelle sociale qui est parfois utilisée comme indicateur pour estimer les évolutions économiques et sociales du pays. Par convention, il s'agit des ménages dont le niveau de vie est compris entre les deux-tiers et le double du niveau de vie médian. Deux français sur trois appartiendraient ainsi à la classe moyenne.
Niveau de vie médian à 1.930 euros net par mois
Selon l'Insee, en 2021, la moitié des salariés du secteur privé perçoit moins de 2.012 euros net par mois en équivalent temps plein (EQTP). Ce salaire net médian est inférieur de 20,3% au salaire moyen, ce qui traduit une plus forte concentration des salaires dans le bas de la distribution. Environ 80% des salariés ont un salaire net mensuel compris entre le Smic (1.334 euros fin 2023) et 3.200 euros.
Par ailleurs, toujours selon l’Insee, le niveau de vie médian de la population totale s’élève à 23.160 euros annuels. Il correspond à un revenu disponible de 1.930 euros par mois pour une personne seule et de 4.053 euros par mois pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. Les 10% de personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 12.290 euros. Les 10% les plus aisées ont un niveau de vie au moins 3,4 fois supérieur, au-delà de 41.870 euros.
La classe moyenne au centre de l'attention du gouvernement
En mai 2023, dans un entretien accordé au journal l’Opinion, Emmanuel Macron avait déjà affiché son intention de poursuivre une politique de baisse de la fiscalité des classes moyennes, en prévoyant 2 milliards d’euros de baisse d’impôts d’ici à 2027. Le chef de l'État a par la suite souhaité avancer cette mesure, promettant que cette baisse aurait lieu dès 2025. Une manière pour le président de la République de s’adresser à une majorité de Français dont il a perdu le soutien, notamment en raison de la réforme des retraites, et qui sont massivement frappés par l’inflation.
En janvier dernier, le chef de l'État a salué les mesures déjà mises en place en ce sens par le gouvernement ces derniers mois, notamment les «100 euros de prime d'activité», «la suppression de la taxe d'habitation», «les primes de partage de la valeur ajoutée» ou encore «la suppression de la taxe d'habitation». Il a aussi assuré que du côté des salaires, l'administration politique allait «tout faire pour que le travail paie mieux», afin d'aider les classes populaires et moyennes.
En cohérence avec les propos d'Emmanuel Macron, Gabriel Attal met les classes moyennes au coeur de la plupart de ses prises de parole depuis son arrivée à Matignon. Ce mercredi 27 mars, il a assuré que le fait de «ne pas augmenter les impôts des classes moyennes, des Français qui travaillent ou des Français qui ont travaillé toute leur vie et qui gagnent toujours un peu trop pour avoir des aides mais jamais assez pour pouvoir s'en sortir convenablement tout seuls» était l'une de ses «lignes rouges».