Selon un sondage mené par l’Institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, publié ce jeudi 21 mars, un peu plus d'un Français sur deux (53%) est favorable à l’utilisation des statistiques ethniques pour lutter contre la délinquance.
Une proposition qui divise. Un sondage établi par l’Institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD met en avant qu’un peu plus de 1 Français sur 2 est favorable à l’utilisation des statistiques ethniques dans la lutte contre la délinquance.
Pour rappel, les statistiques ethniques permettent de rassembler des données personnelles sur les origines raciales et/ou ethniques des auteurs d’infraction. En France, il est actuellement autorisé de se servir de statistiques donnant la nationalité effective des personnes mais les informations raciales, culturelles et religieuses ne le sont pas sauf dérogations.
Si 53% des Français se disent en faveur de l'utilisation de ces statistiques ethniques pour lutter contre la délinquance, la question divise. En effet, 35% s'y opposent et 12% ne se sont pas prononcés.
Les femmes plus indécises
Dans le détail, les femmes se montrent plus réticentes à l’instauration des statistiques ethniques dans la lutte contre la délinquance (47% oui) que leurs homologues masculins (59% oui).
Ces dernières sont également plus indécises puisque 17% des femmes sondées ont fait le choix de ne pas se prononcer. C’est 10 points de plus que les hommes (7%).
Autre tendance qui se dégage de ce sondage de l’Institut CSA, les sondés les plus jeunes sont les plus en faveur de ces statistiques et les plus catégoriques. Les 18-24 ans sont 65% à répondre oui et seulement 4% à ne pas se prononcer.
À l’inverse, les 35-49 ans ne sont que 49% à se dire favorables aux statistiques ethniques pour lutter contre la délinquance et sont 13% à rester neutre sur la question.
D’un point de vue socioprofessionnel, CSP+ (55%), CSP- (54%) et inactifs (51%) sont sensiblement tous majoritairement favorables à l’utilisation des statistiques ethniques. Cependant, les inactifs (14%) et les CSP- (12%) sont plus nombreux que les CSP+ (8%) à ne pas se prononcer.
La gauche opposée aux statistiques ethniques
Politiquement, les sondés se revendiquant des partis appartenant à l'alliance de la Nupes sont majoritairement opposés à l'
instauration des statistiques ethniques dans la lutte contre la délinquance.Ainsi, les personnes proches de la France insoumise sont 62% à s'y opposer, contre 54% pour Europe Écologie-Les Verts et 45% pour le Parti socialiste. Il faut noter que les insoumis sont les moins indécis puisque seulement 1% ne se sont pas prononcés.
À droite du spectre politique, les sondés ont largement répondu oui à la question de l'Institut CSA. Ainsi, 76% des proches du Rassemblement national et 71% de ceux des Républicains sont favorables à l'utilisation des statistiques ethniques.
Les sondés se revendiquant de la majorité présidentielle sont les plus proches de la moyenne nationale avec 56% d'avis positifs.
*Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne, les 19 et 20 mars, auprès d’un échantillon représentatif de 1.013
personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.