Frédéric Mitterrand s'est éteint jeudi 21 mars à l'âge de 76 ans. Lors d'interventions médiatiques, l'ancien ministre de la Culture avait évoqué ses rapports avec son oncle, François Mitterrand, président de la République entre 1981 et 1995.
C'est un euphémisme que de le rappeler. Au cours de sa vie, riche en rebondissements, François Mitterrand a occupé une place centrale au sein de la famille, expliquait Frédéric Mitterrand en 2020 dans l'émission «Il n'y a pas qu'une vie dans la vie», diffusée sur Europe 1.
«François Mitterrand exerçait dès sa jeunesse une emprise extraordinairement forte sur tout son entourage, sur ses parents et sur ses frères et sœurs», avait-il confié.
François Mitterrand avait «une relation assez distante avec les enfants», à l'exception de Mazarine, sa fille née de sa relation adultérine avec l'historienne Anne Pingeot. Autrice et agrégée de philosophie, Mazarine se démarquait de son cousin Frédéric Mitterrand, «un petit garçon du 16e arrondissement».
«Il aurait préféré ne pas entendre parler de moi»
La bourgeoisie de Frédéric Mitterrand horripilait le quatrième président élu de la Ve République, «officiellement rive gauche et socialiste». La star du petit écran aurait payé sa décision de ne pas s'être présenté à l'oral de l'ENA, alors qu'il était admissible. «Il aurait préféré ne pas entendre parler de moi», avait-il regretté.
«Une des raisons des relations un peu compliquées que j'ai pu avoir avec François Mitterrand est que je n'étais pas rassurant. De surcroît, il était un intellectuel extraordinaire, un homme qui accordait une place considérable à l'esprit», disait-il au micro d'Isabelle Morizet.
«Je pense qu'il me reconnaissait certaines qualités, et qu'il me reprochait de ne pas les utiliser assez. Quand je faisais des émissions de variétés, que j'adorais faire, ça l'agaçait beaucoup. Il me disait : "Tu ferais mieux de faire des émissions littéraires"», s'est souvenu le présentateur.