Un ancien gendarme chargé de l’enquête sur le meurtre du petit Grégory, en 1984, a affirmé connaître l’identité du tueur ainsi que le déroulé des faits, sans pour autant pouvoir les dévoiler, au risque de s’exposer à des poursuites judiciaires.
Dossier tristement emblématique de l'histoire criminelle en France, l'affaire Grégory vient de connaître un rebondissement, près de 40 ans après les faits. Un ancien gendarme haut gradé qui travaillait sur l'enquête en 1984 a en effet révélé connaître l’identité du tueur, ainsi que le déroulé des faits, tout en affirmant qu’il ne pouvait rien dire sans risquer des poursuites judiciaires pour diffamation.
«On sait ce qui s’est passé, mais on ne peut pas le dire», a confié François Daoust, ex-directeur de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), à la revue belge Ciné-Télé-Revue. Selon lui, une «erreur de procédure» a entraîné la nullité des analyses et des interrogatoires concluants réalisés à l’époque. «En off, on sait ce qu’il s’est passé. Officiellement, on ne peut pas le dire, au risque d’être poursuivi pour diffamation, mais il y avait tout», a-t-il précisé.
Cette thèse fournie par l’ex-gendarme avait notamment été révélée à l’occasion de la publication d’un livre écrit en collaboration avec Jacques Pradel (journaliste et animateur de l'ancienne émission «Perdu de vue» sur TF1) sur les affaires marquantes de sa carrière. Elle vient s’ajouter à toutes les théories existantes sur l’une des enquêtes criminelles non élucidées les plus tristement célèbres de l’histoire judiciaire française.
L'un des «corbeaux» récemment identifié
Pour rappel, le 16 octobre 1984, le corps du petit Gregory Villemin a été retrouvé les pieds et les mains liés dans la Vologne, une petite rivière située dans les Vosges, à sept kilomètres du domicile familial de Lépanges-sur-Vologne. Après de longues années d’une enquête marquée par de nombreux rebondissements, l’affaire n’est toujours pas élucidée et l’identité du ou des meurtriers du petit Gregory n’est pas établie.
L’un des avocats de Christine et Jean-Marie Villemin (les parents du petit Gregory), Me Thierry Moser a indiqué que «des experts travaillent en silence» depuis toutes ces années, afin de parvenir à élucider les zones d’ombre autour du meurtre du petit Grégory. L'une d'entre-elles a ainsi été éclaircie par la découverte en 2023 de l'identité de l'un des corbeaux, auteur des lettres anonymes reçues par la famille Villemin après le meurtre du petit garçon.