Le rappeur Kaaris est visé par une plainte après avoir interprété une chanson jugée homophobe, lors de son concert à l'Accor Arena, le 29 février dernier.
Un habitué de la justice. Deux associations de lutte contre l’homophobie ont déposé plainte ce jeudi 14 mars contre le rappeur français Kaaris, en raison d’une de ses chansons, sortie en 2013, mais interprétée fin février en concert à Paris, relevant de la provocation à la haine publique, a appris ce vendredi 15 mars l'AFP auprès de leur avocat.
Lors d'un concert à l'Accor Arena de Paris le 29 février dernier, à l'occasion des dix ans de l'album «Or noir», Kaaris, de son vrai nom Gnakouri Okou, a interprété la chanson «Zoo», sortie en 2013, et dont la prestation a été filmée et diffusée sur des réseaux sociaux.
Les paroles du morceau, «J'encule Brandon et Dylan» et «Si ces pédés crament au napalm, j'veux la palme», ont été signalés comme injure publique envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle, et de provocations publiques à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle, d'après la plainte contre X des associations Mousse et Stop Homophobie, consultée par l'AFP.
Kaaris «parfaitement serein face à ces élucubrations»
«Kaaris est originaire d'Afrique de l'Ouest, où de nombreux pays pénalisent l'homosexualité et où les violences sexuelles contre les personnes LGBT sont courantes», a affirmé l'avocat des associations, Maître Etienne Deshoulières, auprès de l'AFP. Il a poursuivi en déclarant que «les injures et incitations à la violence homophobe dans ses chansons ont des répercussions réelles pour les personnes concernées».
La plainte a été déposée jeudi auprès du parquet de Paris, qui doit maintenant l'étudier afin de décider s'il faut ouvrir une enquête plus approfondie ou classer l'affaire.
«Il n'y a aucune homophobie dans les propos de mon client (...) Je suis très étonné que la plainte soit déposée maintenant, alors que le morceau est sorti en 2013», a réagi auprès de l'AFP son avocat Maître Yassine Yakouti, qui a assuré que Kaaris était «parfaitement serein face à ces élucubrations».
L'homme originaire de Côte d'Ivoire a déjà eu des démêlés avec la justice. En effet, il a récemment été relaxé par le tribunal correctionnel d'Evry pour des accusations de violences conjugales portées par son ex-compagne.
De plus, il avait déjà comparu devant le tribunal à l'automne 2018 pour des faits largement relayés par les médias, une altercation impliquant le rappeur et son ancien mentor-star, Booba, et leurs groupes respectifs dans un aéroport parisien, valant aux deux artistes 18 mois de prison avec sursis.