Cinq personnes ont été placées en garde à vue après un coup de filet de la gendarmerie nationale la semaine dernière. Il leur est reproché d'avoir orchestré un trafic de cosmétiques en Île-de-France, et d'avoir expédié une partie de la cargaison dérobée au Vietnam.
Les receleurs se sont fait avoir en beauté. Mercredi 6 mars 2024, une opération menée dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le Tribunal Judiciaire de Melun a permis le placement en garde à vue de cinq personnes et l’audition de six autres complices, selon un communiqué relayé par la gendarmerie nationale la semaine dernière. Il leur est reproché d’avoir revendu des produits cosmétiques qui avaient été volés.
À la tête du réseau de receleurs, composé de personnes âgées entre 29 et 71 ans et résidant dans l’Eure, en Seine et Marne, en Seine-Saint-Denis, à Paris et dans le Val-de-Marne, un couple de retraités de nationalité cambodgienne dont la femme officiait précédemment en tant que préparatrices de commandes sur un site produisant des articles de cosmétologie.
Des milliers de produits de marque vendus sur le marché parallèle
En quittant son entreprise, la retraitée avait conservé des relations privilégiées avec un employé d’un site logistique qui avait accès à la chaîne de production… et pouvait ainsi lui fournir des cargaisons importantes de produits de beauté. Dans le détail, des milliers de pots de crèmes de soin, de tubes de mascaras, de flacons de parfums et de sticks de rouges à lèvres de marques connues (Caudalie, Chanel, Dior, Hermès, Kenzo, Mauboussin, etc.) ont été mis à la vente sur le marché parallèle français. Selon les autorités, une partie des produits dérobés a même été envoyée au Vietnam.
Pendant dix mois, les receleurs auraient amassé pas moins de plusieurs centaines de millions d’euros. Trois protagonistes ont principalement bénéficié des sommes découlant des transactions. Grâce aux perquisitions menées, les autorités ont mis la main sur plus de 3.100 produits cosmétiques qui, s’ils étaient vendus dans le commerce, rapporteraient 170.000 euros. Outre les articles de cosmétologie, la gendarmerie nationale a également saisi 3 véhicules, 4 armes à feu, 18.500 euros en espèces et 3.400 euros sur des comptes bancaires.
Il aura fallu près d’un an aux autorités pour réaliser ce coup de filet. L’enquête, menée par la section de recherches de Versailles avait débuté en mai 2023. Déférés au Tribunal judiciaire de Melun le 8 mars, les intéressés seront jugés le 27 août 2024. En attendant, tous les cinq ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. Ils ne pourront pas séjourner dans certains endroits et devront payer des amendes.