Une enquête a été ouverte par le parquet national financier (PNF) au sujet du déplacement controversé d'Anne Hidalgo dans le Pacifique cet automne, a indiqué une source judiciaire à l'AFP ce mardi 5 mars. La mairie de Paris est perquisitionnée.
La controverse persiste autour du déplacement d'Anne Hidalgo en Polynésie à l'automne dernier.
Dans le cadre d'une enquête du parquet national financier (PNF) sur les conditions de ce voyage, des perquisitions sont en cours à l'hôtel de ville de Paris et ses annexes, ce mardi 5 mars, a indiqué une source judiciaire à l'AFP, confirmant une information du Monde.
L'enquête préliminaire, ouverte en novembre pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics, porte sur le «déplacement à Tahiti de Mme Anne Hidalgo et d'une délégation de la ville de Paris» notamment à la suite d'une plainte de l'association AC !! Anti-corruption, a précisé cette source judiciaire.
Les signalements de plusieurs élus du Conseil de Paris ou de la région Ile-de-France ont aussi amené à l'ouverture de l'enquête préliminaire, a précisé la même source.
La mairie se dit «sereine et confiante»
Les perquisitions sont réalisées par les enquêteurs de Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) «en présence de magistrats du PNF», selon cette source.
Dans une réponse écrite à l'AFP, la mairie de Paris a indiqué ce mardi avoir «d'ores et déjà produit volontairement les justificatifs relatifs au déplacement d'une délégation Ville en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie».
«Cette enquête s'inscrit naturellement dans la suite du signalement adressé au parquet national financier», a souligné la mairie, ajoutant avoir remis mardi les «documents complémentaires sollicités».
La mairie a également rappelé que sa commission de déontologie - dont les membres sont nommés sur proposition de Mme Hidalgo - avait qualifié le déplacement de «régulier sur le plan déontologique».
«La Ville de Paris n'a pas financé sur des fonds publics l'activité personnelle et privée de la maire de Paris et n'a pas subi de préjudice», avait assuré la commission de déontologie.
La mairie s'est dit «sereine et confiante quant à l'issue de ces investigations».
Un coût estimé à 60.000 euros pour le voyage
Du 16 octobre au 21 octobre dernier, Anne Hidalgo s'était rendue en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française dans le cadre de ses fonctions, avant de prolonger le voyage jusqu'au 5 novembre, à titre privé et à ses frais.
Ce déplacement avait provoqué une vive polémique du fait de son coût financier et écologique, ainsi que face à des accusations de détournement de fonds publics, obligeant Anne Hidalgo et la mairie à se justifier.
«La maire de Paris a prolongé son déplacement officiel par un temps privé intégralement pris à sa charge», expliquait un communiqué, dans lequel la somme de 59.500 euros était avancée pour le déplacement officiel du 16 au 21 octobre en Outre-mer.