La candidature de Raphaël Glucksmann aux élections européennes, au nom du Parti socialiste et de Place publique, fait l’objet de nombreuses attaques, que ce soit de la part de La France insoumise, mais aussi de la majorité présidentielle.
Une candidature fortement ciblée en ce début de campagne. Alors que la plupart des listes pour les élections européennes sont désormais connues, celle de Raphaël Glucksmann fait fortement parler. En effet, la tête de liste pour le Parti socialiste et Place publique, qu’il représente en tant que cofondateur, suscite une vive animosité, y compris à gauche.
En effet, depuis plusieurs semaines, l’actuel député européen fait l’objet d’une importante campagne de discrédit de la part de La France insoumise, qui l’accuse d’être «déconnecté» des Français. Les élus de LFI, soutenant la candidature de Manon Aubry, reproche à Raphaël Glucksmann de voter souvent à l’identique avec la majorité présidentielle au Parlement européen.
Une vision qui ne devrait pas s’arranger à la suite des propos de Valérie Hayer, tête de liste pour la majorité, qui, ce dimanche, a jugé que Raphaël Glucksmann serait beaucoup plus influent et efficace» au sein de sa liste, appelant également ses électeurs à la rejoindre.
Des différences sur les questions internationales
La boussole en ce qui concerne les sujets internationaux est un marqueur de différence fort entre Raphaël Glucksmann et La France insoumise. Le 19 octobre dernier, le Parlement européen adoptait largement une résolution condamnant le Hamas pour son attaque contre Israël le 7 octobre dernier. Une décision qui avait fait bondir Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis. «Donc refuser de demander le cessez-le-feu, refuser le couloir humanitaire, refuser la levée du blocus, c’est ce que le PS de Glucksmann appelle une claire condamnation des crimes. Aux européennes, chacun devra s’en souvenir», avait indiqué le chef de LFI sur les réseaux sociaux.
La question de la guerre en Ukraine mène également a des échanges parfois compliqués entre la liste PS-Place publique et LFI. En effet, la vision de Raphaël Glucksmann, qui se place en fervent défenseur du soutien à l’Ukraine, considérant que l’Europe «devrait passée en économie de guerre» pour soutenir les efforts ukrainiens pour faire face à Vladimir Poutine ne passe pas du tout.
Une position qui a poussé LFI à le qualifier de «va-t-en-guerre». «Raphaël Glucksmann a soutenu des dirigeants néoconservateurs», déclarait également Arnaud Le Gall, député LFI du Val-d’Oise, en charge des questions internationales, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.
En réponse, Raphaël Glucksmann avait accusé La France insoumise d’œuvrer «à la défaite des démocraties», assumant ses «clivages nets» avec les Insoumis sur cette question.
Raphaël Glucksmann se défend
Alors que les tensions montent entre les Jeunes de la Nupes, pourtant partisans d’une liste commune, la présidente des Jeunes socialistes Emma Rafowicz, également candidate aux européennes, a accusé ses homologues insoumis de diffuser des contre-vérités sur le candidat PS-Place publique.
De son côté, Raphaël Glucksmann a dénoncé une «stratégie de communication» qui «ne trompera personne», revenant sur les propos portés par Valére Hayer. «Nous ne votons pas pareil sur la transformation de l’agriculture ou de la pêche car nous ne portons pas la même ambition écologique et sociale. Nous ne sommes pas d’accord sur la fiscalité ou la politique sociale car nous n’avons pas le même rapport à la solidarité», a-t-il déclaré sur X.
3. Nous ne votons pas pareil sur la transformation de l’agriculture ou de la pêche car nous ne portons pas la même ambition écologique et sociale.
Nous ne sommes pas d’accord sur la fiscalité ou la politique sociale car nous n’avons pas le même rapport à la solidarité.— Raphael Glucksmann (@rglucks1) March 3, 2024
Celui qui représente actuellement la seule liste de gauche à avoisiner les 10% d’intentions de vote le 9 juin prochain a considéré que le «débat public méritait de la clarté et de la sincérité». «La démocratie repose sur l’affrontement de visions différentes, pas sur une dilution artificielle des clivages ou sur la stratégie du coup de communication permanent», a-t-il ajouté.