Invité du Grand Rendez-Vous CNEWS Europe 1 ce 18 février, le philosophe Michel Onfray est entre autres revenu sur l’aide à l’Ukraine apportée par l’Europe face à la Russie. «L’Europe est dans une logique impérialiste qui nous mène à la guerre», a-t-il notamment déclaré.
Pour son Grand Rendez-Vous, le philosophe Michel Onfray, a abordé divers sujets, dont sa vision sur l’aide que l’Europe apporte à l’Ukraine dans la guerre contre la Russie, quelques jours après que la France et l'Ukraine ont par ailleurs signé un accord bilatéral de sécurité.
«L’Europe est dans une logique impérialiste qui nous mène à la guerre», a-t-il déclaré, avant de rajouter : «Qu'est-ce qu'on est en train de faire en Ukraine ? L'Ukraine ne fait pas partie de l'Europe. Pourquoi est-ce qu'on a choisi cette guerre ? Il y a à peu près 200 guerres sur la planète».
Repris sur la volonté de l’Europe de faire la guerre, alors que l’Ukraine a été envahie par la Russie il y a maintenant deux ans, le philosophe a repris : «Je reprécise. Elle a choisi d'accompagner cette guerre. C'est-à-dire que vous fournissez des armes et vous dites ”Ah, mais on n'est pas du tout des cobelligérants”». Et d’imager : «Vous avez quelqu’un qui est en train de se faire tabasser, vous lui fournissez un couteau et vous dites “Moi je n’ai rien fait”», a-t-il lancé.
L’existence de «deux Europes»
Interrogé sur la démarche à suivre pour éviter les massacres d’Ukrainiens par la Russie, Michel Onfray a détaillé : «Je pense que je suis souverainiste. C'est-à-dire que je pense qu'on devrait arrêter d'aller faire la loi sur la totalité des pays de la planète».
Une déclaration immédiatement suivie d’une intervention de Sonia Mabrouk : «L'Ukraine fait partie quand même d'une communauté, si je puis dire, de valeurs que nous partageons». Et de laisser Michel Onfray reprendre.
«Vous voyez qu'il y a deux Europes», a-t-il poursuivi, expliquant que «l'Europe de Maastricht ne coïncid[ait] pas forcément avec l'Europe géographique».
Un Michel Onfray «gaulliste»
«Moi, je suis Gaulliste, si vous voulez un mot», a alors annoncé le philosophe, avant de rappeler le dessein du général de Gaulle, qui souhaitait «une Europe de l'Atlantique à l'Oural. «Ca supposait quoi ?», a interrogé Michel Onfray. «Que cette Europe, elle était géographique et que, de ce fait, elle pouvait être historique et qu'elle pouvait même devenir métaphysique», a-t-il estimé.
«C'est comme ça que ça peut se construire, une Europe», a finalement jugé l’invité de Sonia Mabrouk. «Pas en disant “Vous avez un drapeau et vous avez une devise. Et puis maintenant, il va falloir laisser de côté tout ça. Vous avez une monnaie commune, ça y est, l'Europe est faite. Vous allez parler l'anglais, vous allez avoir un nouvel hymne, c'est-à-dire Beethoven, l'hymne à la joie”». Et d'ironiser : «Ah bah oui, bonjour la joie !».