Ce jeudi 15 février, le char d’Apollon, le groupe sculpté au centre du mythique bassin qui surplombe les jardins du château de Versailles, reprend enfin sa place après plus d’un an de restauration.
Le bassin d’Apollon semblait bien terne sans son élément central, qui a nécessité d’importants travaux de restauration. Le char d’Apollon est enfin de retour, plus flamboyant que jamais après plus d’un an d’absence. Ses dorures ont retrouvé leur éclat, réhaussant ainsi la splendeur du château de Versailles.
Le char d’Apollon a fait l’objet de nombreuses restaurations depuis le 18e siècle, la dernière remontant à 1981. Et malgré un entretien sérieux et régulier, cette figure tutélaire, exécutée par Jean-Baptiste Tuby entre 1668 et 1670, n’a pu passer au travers des mailles du temps et de l’usure causée par le ruissellement des eaux.
Le résultat ? Des déformations structurelles liées à la corrosion ou à l’absence d’armatures internes, des altérations profondes du plomb, une forte érosion des revêtements de surface, et des dorures qui virent progressivement à l'orange, et qui n’étaient pas loin de provoquer l’écroulement de l’œuvre sous son propre poids. Un état inquiétant, bien loin de sa splendeur originelle.
Ces travaux, rendus possibles par le mécénat du Groupe CMA CGM, une entreprise française, ont été d’une minutie sans faille.
Apollon, une figure majeure de Versailles
Il était question d’organiser un traitement de fond sur les sculptures, mais également sur leur support maçonné. Sous l’œil attentif de l’architecte en chef des Monuments historiques, Jacques Moulin, et de l’ensemble des équipes du château, le groupe a pu être démonté, puis gruté en dehors du bassin, avant d’être acheminé vers les Ateliers Saint-Jacques, à Coubertin. «Toute la recomposition de la fontaine est un énorme travail», a-t-il expliqué lors de l'installation des statues, après plus d'un an de restauration.
Aujourd’hui, les treize statues ont donc retrouvé leur place, armées d’armatures inoxydables et redécorées par les dorures de leurs surfaces : «ça a été un an de travail intense», a déclaré Jacques Moulin. Le spécialiste Laurent Salomé, particulièrement ému face à l'installation d'Apollon, a expliqué que cette restauration «s'inscrit dans une série d'opérations qui vont jalonner le château de Versailles».
Le groupe sculpté sera donc prêt à accueillir les épreuves équestres des Jeux Olympiques 2024, dont l’extrémité du bassin sera le décor.
Au travers de leur balade, les visiteurs pourront à nouveau admirer les splendides statues du bassin, symbolisant la course du dieu-soleil sur son char, qui figure le lever du jour dans un élan vers le ciel, emporté par ses quatre majestueux chevaux et d’un amour, accompagné de quatre dauphins et de quatre tritons, respectivement placés aux points cardinaux.
Un hommage magnifique à l’eau et à la lumière, mais surtout à Apollon, véritable symbole du château, adulé par Louis XIV, qui récolta lui-même le surnom de Roi-Soleil. Un titre décerné au roi de France en 1653, lorsqu’il éatait apparu costumé en Apollon à l’âge de 14 ans, dans le Ballet de la nuit.