En déplacement à Bordeaux ce vendredi 9 février, Emmanuel Macron est revenu brièvement sur le refus de François Bayrou de participer au gouvernement fraîchement remanié.
Rien de plus qu'une «péripétie politique» : c'est ainsi qu'Emmanuel Macron a qualifié ce vendredi 9 février le refus de François Bayrou, son allié historique, de participer au gouvernement nouvellement formé. Le président de la République a laissé entendre qu'il n'avait jamais été réellement question de nommer François Bayrou à la tête de l'Education nationale.
En déplacement à Bordeaux (Gironde) ce vendredi, Emmanuel Macron a brièvement déclaré : «C'est mon ami François Bayrou, mon compagnon de route depuis le premier jour [...] Je ne commente jamais les péripéties politiques. Ce qui m'importe, ce qui importe aux Français, ce sont les états de services, pas les états d'âme».
Après quelques semaines au ministère de la Justice en 2017, François Bayrou était sorti du gouvernement en raison de ses déboires judiciaires. Impliqué dans l'affaire des assistants parlementaires européens, il a été relaxé le 5 février dernier, ce qui a posé la question de son retour au sein de l'exécutif.
Mais, d'après un proche d'Emmanuel Macron, la non participation du président du MoDem au nouveau gouvernement de Gabriel Attal a été actée dès lundi soir, lorsque François Bayrou a rencontré le président de la République à la suite de sa relaxe judiciaire. Selon cette même source, les deux hommes se seraient plutôt mis d'accord sur un possible rôle politique à jouer dans le camp présidentiel.
Pourtant, mercredi, au moment d'annoncer son refus de participer au gouvernement Attal, François Bayrou a avancé l'argument d'une absence d'«accord profond» en matière de «politique éducative».
«Une dérive» par rapport à l'objectif de 2017
Puis, jeudi, sur franceinfo, il a présenté son parti, le MoDem, comme un «membre à part entière de la majorité» mais a critiqué un exécutif qui ne comprend «aucun ministre du sud de la Loire» et dont il dénonce «une dérive» par rapport à l'objectif de 2017 «de gouverner autrement». La France a «besoin de plus de compréhension politique de ce qui se passe à la base et de moins de technocratie gestionnaire», a estimé François Bayrou.
Un discours qu'Emmanuel Macron a assuré ce vendredi ne pas lui reprocher. Interrogé sur le terme de «dérive» employé par son allié historique, le chef de l'Etat a assuré que François Bayrou n'avait «pas parlé du président de la République».
Il a ensuite évoqué la nomination de Nicole Belloubet à la tête du ministère de l'Education, la jugeant «totalement sur la ligne» qu'il dit avoir toujours «eu depuis 2017». Celle-ci repose d'après lui sur des jâlons tels que «le dédoublement des petites classes, le réinvestissement dans les évaluations scolaires primaires», «le choc des savoirs au collège, la réforme du lycée professionnel» ou encore «le pacte enseignant».