Le président du Sénat, Gérard Larcher, a saisi la justice ce vendredi, après la publication d'un article dévoilant les contestations du médecin du Sénat, licencié à compter du 15 février dans une affaire de chantage à la sextape.
Ce pourrait bien être un prolongement de l’affaire du sénateur Joël Guerriau, mis en examen en novembre 2023 pour avoir drogué une sénatrice d'Horizons, en vue de l'agresser sexuellement.
Ce vendredi, le président du Sénat, Gérard Larcher, a annoncé «procéder à un signalement auprès du procureur de la République» après la publication par le Canard enchaîné d'un article sur des accusations de chantage à la «sextape» impliquant «un sénateur».
Depuis sa mise en examen en novembre 2023, Joël Guerriau n’a pas été revu au Sénat. Cette semaine, l'hebdomadaire a dévoilé qu’il est en arrêt-maladie, manifestement pour une longue durée et que le médecin du Sénat qui lui a fourni le certificat médical a été licencié récemment. Ce dernier a contesté son licenciement auprès de tous les sénateurs.
Une cabale, une secrétaire et une sextape
Mercredi dernier, en début de matinée, les 348 sénateurs ont reçu dans leur boîte mail un courrier du médecin du Sénat, dont l'AFP a obtenu la copie.
Dans ce texte long de trois pages, le praticien employé depuis cinq ans par la chambre haute, conteste son licenciement à compter du 15 février, en multipliant les accusations envers la «Haute administration» du Sénat qu'il accuse d'entreprendre une «cabale» à son encontre.
Plus loin dans le message, il évoque aussi le cas d'une assistante médicale, recrutée selon lui «sur la base de faux diplômes». Celle-ci détiendrait «des éléments compromettants de son amant», présenté comme «une autorité du Sénat», afin de «conserver un levier de pression en cas de difficultés éventuelles».
Dans son article, Le Canard enchaîné évoque aussi «une sextape» impliquant «un sénateur», devenue «un moyen de pression» pour une assistante médicale qui aurait par exemple vu son salaire «vite augmenté de 45%».
Signalement et réaction
Après avoir pris connaissance de ce courrier, le président du groupe écologiste au Sénat, Guillaume Gontard, a écrit à Gérard Larcher, exigeant que «toute la transparence soit faite sur cette affaire». Guillaume Gontard a aussi plaidé pour une saisine de la justice et du comité de déontologie du Sénat.
Le courrier du sénateur écologiste a provoqué la réaction immédiate de Gérard Larcher, dont le cabinet a fait savoir que le président du Sénat avait décidé de «procéder à un signalement auprès du procureur de la République», considérant qu'il «appartient désormais à la justice de se saisir des faits en cause».