«Les normes européennes sont imposées par des gens qui ne s'imposent aucune norme», a déploré ce jeudi sur CNEWS Christophe Guilluy, géographe et essayiste.
Invité de la Grande Interview, ce jeudi 1ᵉʳ février, sur CNEWS et Europe 1, Christophe Guilluy, géographe et essayiste, est revenu sur la colère des agriculteurs.
«Il y a une crise agricole qui est notamment liée aux normes européennes que subissent les paysans», a-t-il déploré, ajoutant que ces normes sont «imposées par des gens qui ne s'imposent aucune norme, qui sont dans le 'no limit' du marché».
Pour rappel, les agriculteurs français dénoncent depuis l'automne le «trop-plein normatif», et craignent aussi de voir entrer en vigueur de nouvelles règles restreignant l'usage de produits phytosanitaires chimiques.
Une crise qui vient de la «France périphérique»
D'après le géographe et essayiste, «cette crise vient des territoires de la France périphérique» là «où vit finalement la majorité de ce qui étaient les travailleurs de ce pays, des paysans certes, mais aussi des ouvriers et des employés. Tous ces gens qui sont maintenant un peu en périphérie du modèle économique que j’appelle aujourd’hui les dépossédés», a poursuivi Christophe Guilluy précisant que «cette France périphérique est le cimetière» de la «classe moyenne occidentale».
Un sondage Odoxa - Backbone Consulting publié le 24 janvier pour Le Figaro, rapportait que 89% des Français soutiennent le mouvement de protestation paysan. Un chiffre représentatif pour Christophe Guilluy signifiant qu'«il y a bien là quelque chose du commun de ce que vit la majorité ordinaire», a-t-il expliqué.
L'essayiste a enfin précisé que «ces coups de boutoir vont continuer». «Aujourd’hui, vous avez la crise agricole, naïvement le pouvoir pense pouvoir régler le problème et ce qu'il va faire très certainement comme avec les gilets jaunes à coup de chèque, à coup de représentation très segmentée de la société», a-t-il conclu.