Gabriel Attal a prononcé ce mardi 30 janvier sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Une prise de parole du Premier ministre axée sur la valorisation du travail, la santé et l’école.
«Le défi est immense». Depuis l'Hémicycle de l’Assemblée nationale, Gabriel Attal a prononcé ce mardi sa déclaration de politique générale.
Devant des députés de la majorité approbateurs, et une opposition bruyante, le Premier ministre a tenu à rendre hommage à ses prédécesseurs, citant Edouard Philippe, Jean Castex et Elisabeth Borne.
Lors d’une prise de parole de plus d'une heure, il a assuré être «conscient de la tâche à accomplir», assurant être prêt à affronter les défis du pays». «Nous ne sommes pas n’importe quel pays. La France n’a jamais et ne sera jamais une nation qui subit», a-t-il déclaré.
«Desmicardiser la France»
Le Premier ministre a tenu à s’adresser aux Français de classe moyenne, «toujours au rendez-vous et qui ont l’impression de toujours subir», selon ses mots. Dénonçant la situation de cette classe moyenne, «trop riche pour ne pas toucher d’aides, qui ont l’impression de vivre dans une France archipel dont les ponts seraient en train de rompre», Gabriel Attal a largement insisté sur la «valeur travail». «Il faut desmicardiser la France», a-t-il lancé dans l’Hémicycle.
Concrètement, il a annoncé la baisse des charges pour la classe moyenne, mais aussi une baisse des impôts et une réforme pour les bas salaires.
Le chef du gouvernement a également fait savoir que le conditionnement du RSA à 15 heures d’activité sera généralisé à tous les départements avant la fin de l’année. Il a également annoncé que les chômeurs en fin de droits n’auraient plus d’allocation spécifique de solidarité permettant «sans travailler, de valider des trimestres de retraite» et basculeraient au RSA.
Reconnaissant «le changement du rapport au travail», Gabriel Attal a demandé à ses ministres «d’expérimenter la semaine en quatre jours dans les différentes administrations», promettant également de «débureaucratiser la France», en libérant du temps pour les TPE et les PME.
Un service civique écologique
Gabriel Attal a réaffirmé la volonté de son gouvernement face au dérèglement climatique, évoquant le budget de 40 milliards alloués pour répondre à ce défi. «Nous mènerons une stratégie complète, secteur par secteur, territoire par territoire», a-t-il promis.
Dans le détail, Le Premier ministre a défendu le nucléaire, comme «une fierté française».
Afin de lutter contre le climat, il a annoncé le lancement d’un service civique écologique», qui rassemblera «50.000 jeunes prêts à s’engager pour le climat».
Gabriel Attal : «Nous lancerons un service civique écologique qui rassemblera, d’ici à la fin du quinquennat, 50.000 jeunes prêts à s’engager concrètement pour le climat» pic.twitter.com/vmBeAJwtGJ
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Le Premier ministre a indiqué son intention de lancer un plan de réduction de la pollution plastique visant les 50 sites les plus générateurs d'emballages plastiques en France.
Un second «projet de loi sur l’industrie verte» devrait également être discuté prochainement.
Une «exception agricole française»
Alors que la France traverse une crise des agriculteurs, ayant déjà poussé Gabriel Attal a annoncé des mesures pour tenter d’apaiser la profession, le Premier ministre est revenu largement sur cette thématique. «Notre agriculture est une force. Les agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales, de travail, d’efforts et d’une liberté à entreprendre», a-t-il notamment assuré.
Considérant qu’il était primordial «d’avoir une exception agricole française», le chef du gouvernement a promis de nouveaux moyens, ainsi qu’un fond d’urgence pour soutenir les viticulteurs.
Gabriel Attal a dit aussi lancer un plan de contrôle sur la traçabilité des produits afin de «garantir une concurrence équitable».
Gabriel Attal : «Notre agriculture est une force» pic.twitter.com/vAQDtot9Jb
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Poursuivre les moyens donnés aux hôpitaux
Après un hommage aux soignants, Gabriel Attal s’est dit favorable à la régularisation des médecins étrangers, en corrélation avec la promesse d’Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse, annonçant la création prochaine «d’un ministère chargé d’aller chercher des médecins étrangers et de faire revenir les Français qui sont partis travailler à l’étranger.
Il s’est également dit favorable à ce que le patient «paie» quand une consultation médicale n'est pas honorée.
Lors de sa prise de parole, le Premier ministre a promis que le projet de loi sur l’aide active à mourir sera examiné «avant l’été», tout en assurant vouloir renforcer «considérablement» les unités de soins palliatifs.
Gabriel Attal a aussi déclaré vouloir faire «de la santé mentale une grande cause nationale».
Ne voulant «pas oublier» les infirmières scolaires, le chef du gouvernement a indiqué que celles-ci se verraient offrir une prime de 800 euros en mai et une revalorisation de leur salaire à hauteur de 200 euros net par mois.
«L’école est la mère de toutes les batailles»
Gabriel Attal n’a pas oublié son ancien poste de ministre de l’Education nationale, assurant que l’école était «la mère de toutes les batailles».
Au-delà de la «généralisation du Service national universel» à partir de la rentrée 2026, le Premier ministre a réaffirmé sa volonté de mettre en place «le choc des savoirs», fondé par la mise en place de groupe de niveau en mathématiques et français au collège, le retour du redoublement, l’expérimentation de l’uniforme à l’école et «la lutte acharnée contre le harcèlement».
Soutenir le logement social
Gabriel Attal a en outre déclaré vouloir «répondre à la crise du logement», en simplifiant les normes et permettant aux propriétaires et aux locataires d’accélérer les procédures.
Le Premier ministre entend également «soutenir le monde du logement social», en octroyant aux maires le «choix de la première attribution d’un logement social».
«L’impunité c’est fini»
En ce qui concerne le thème de la sécurité, Gabriel Attal a affirmé vouloir «mettre un terme à l’impunité». «Nous créerons des travaux d’intérêt éducatif» pour les mineurs de moins de 16 ans, en expliquant qu’ils seraient «équivalents» à des peines d’intérêt général.
«Je ne me résoudrai pas à ce qu'on préfère attendre avant de donner une lourde peine, alors que bien souvent, c'est très tôt qu'il aurait fallu agir», a ajouté le chef du gouvernement, en appelant à «revenir à un principe clair : «Tu casses tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter»».