Invité de La Grande Interview de CNEWS et Europe 1, Robert Ménard, maire divers droite de Béziers, a réagi au mouvement de colère des agriculteurs, en affirmant qu'il était «plus facile de vivre dans une banlieue du 93 que de vivre dans le fin fond de la Lozère ou de l’Aveyron».
Une opposition entre deux France. C'est la thèse de Robert Ménard, maire divers droite de Béziers (Hérault), qui était invité dans La Matinale, ce jeudi 25 janvier, sur CNEWS. L'élu a été invité à réagir aux manifestations des agriculteurs à travers tout le pays, dont le territoire biterrois.
Face à cette colère sociale et politique, Robert Ménard a critiqué la gestion politique des zones rurales, qui aurait pour conséquence d'isoler des pans entiers du territoire. «Il y a toute une partie de la France qui est ignorée», a-t-il affirmé au micro de Sonia Mabrouk.
«Il y a deux pays»
«Mais elle est n'est pas ignorée que de Paris, non. Elle est ignorée de Montpellier, de Toulouse, de Nice, de toutes les grandes villes», a-t-il ajouté, soulignant que cette situation amenait à créer «deux pays». Depuis le début de ces mobilisations agricoles, de nombreux exploitants reprochent au gouvernement d'opter pour une politique en déconnexion avec les enjeux ruraux.
De son côté, Robert Ménard a également critiqué le traitement médiatique de ces communes en région. «On passe notre vie, y compris dans les médias, à ne parler que des banlieues», a-t-il déploré. «C'est pourtant plus facile de vivre dans une banlieue du 93 (le numéro de département de la Seine-Saint-Denis, département limitrophe de Paris, ndlr) qu'au fin fond de la Lozère ou de l'Aveyron».
«C'est plus facile parce que vous avez plus d'attention, tous les médias courent dès qu'il y a un problème», a-t-il détaillé, avant de reprocher aux médias de ne pas aller «voir les problèmes au fin fond de la Lozère, ou encore sur l'Aubrac pour constater les conséquences du réchauffement climatique». Enfin, l'élu héraultais a reproché à l'ensemble de la classe politique de ne pas «comprendre» cette fracture sociale entre les grandes villes et les zones rurales, «du Rassemblement national à la France insoumise, en passant par tous les autres».
Ce jeudi, les manifestations paysannes vont se poursuivre, avec de nombreux blocages points de blocage, comme sur les autoroutes A1, A7, A20. Invité de La Matinale ce matin, Yohann Barbe, porte-parole de la FNSEA, a déclaré que «s'il n'y a pas de réponses (de la part du gouvernement), les actions vont s'amplifier la semaine prochaine, pour avancer vers Paris».