À Béziers, les élèves de quatre établissements sont désormais soumis au port de l'uniforme dès ce lundi 26 février. L'été dernier, le maire de Béziers Robert Ménard avait annoncé que sa commune se porterait volontaire pour l'expérimenter.
Dès ce lundi 26 février, les élèves Mairan, La Chevalière, Roland et Riquet-Renan scolarisés en classe de primaire expérimenteront le port de l'uniforme. Un voeu exaucé pour le maire de la commune Robert Ménard, qui avait exprimé son souhait de voir l'expérimentation menée dans sa ville.
«Depuis que j'ai été élu maire il y a 10 ans, j'ai tout de suite voulu mettre un uniforme», avait déclaré le maire Robert Ménard à CNEWS en janvier. «On s'est fait traiter de tous les noms d'oiseaux, que c'était le retour du fascisme. Mais ces gens n'avaient pas demandé leur avis aux parents», avait-il ajouté. Car en 10 ans, le maire Robert Ménard et son idée sont restés, tandis que le gouvernement a changé son opinion sur la question. Dans sa conférence de presse la semaine dernière, le président Emmanuel Macron avait annoncé cette expérimentation dans une centaine d'écoles volontaires.
Coût partagé entre la Ville et l'État
Après un vote des conseils d'écoles, 80% des participants avaient voté favorablement pour participer à l'expérimentation. L'uniforme sera constitué d'un blazer bleu marine, d'un pull gris, d'un polo blanc, d'un pantalon et d'un bermuda pour les garçons ou une jupe pour les filles. Sur le blazer, les enfants auront le logo personnalisé de leur établissement. Celui-ci étant composé des couleurs sur le blason de la ville, ainsi que du chameau de Saint-Aphrodise, l'animal totem de Béziers.
Un choix qui irait donc dans une autre direction par rapport à la tenue souhaitée par l'exécutif, constitué d'un polo, d'un pull et d'un pantalon, soit un style plus sobre. «On pensait faire jean bleu et pull, mais ce sont les enfants qui ont demandé à prendre un blazer avec l'écusson de l'école. Cela fait british, mais je pense que c'est l'effet Harry Potter», avait détaillé l'édile.
Le coût de l'opération revient à 200 euros par enfant, «répartis à égalité entre la ville et l'Etat». La municipalité justifie le choix d'un uniforme pour plusieurs raisons. D'abord, la «praticité pour les familles», puisque selon la Ville, il s'agit de «moins de stress dans le choix des vêtements le matin, les parents apprécieront la facilité dans la préparation pour l'école».
«Cela atténue les écarts de richesse, cela permet de lutter contre un certain nombre de violences qui commencent avec des histoires de vêtements, et de créer un esprit de corps d'école, avec une notion de camaraderie, de respect entre les élèves», avait soutenu Robert Ménard. Dernier argument, celui du coût des habits : «Cela fait 200 euros de vêtements pour les familles qu'elles n'auront plus à payer».
Le maire de Béziers est toutefois conscient que le port de l'uniforme, expérimenté pendant 2 ans, «ne va pas régler tous les problèmes», mais «cela peut apporter quelque chose en plus». D'ailleurs, Robert Ménard avait précisé que des enseignants ont également demandé à le porter.
Enfin, la municipalité met en avant l'aspect symbolique, puisque, selon la Ville, l'uniforme «participe à la lutte contre le communautarisme et le harcèlement scolaire». Tout en soutenant que ce choix a pour vocation de «renforcer l'égalité».