Les élèves d'un collège de La Réunion ont inauguré ce mardi le port de la «tenue unique», qui sera expérimentée dans environ une centaine de villes en France en prévision d'une éventuelle généralisation en 2026.
Une veste bleue marine, un polo et quatre t-shirts bleus. Voici ce qui compose le trousseau distribué ce lundi à 480 élèves du collège Amiral-Bouvet, situé à Saint-Benoît, sur l'île de la Réunion et qui a été porté pour la première fois ce mardi.
«L'idée était à l'étude depuis 2019 mais la crise sanitaire a empêché sa mise en place», a expliqué lundi Nadine Minatchy-Natier, principale du collège Amiral-Bouvet situé à Saint-Benoît (est), lors d'une conférence de presse organisée dans l'établissement.
Une tenue à 32 euros
«Les élèves pourront porter à leur convenance un pantalon, une jupe ou un bermuda noir, gris ou bleu» pour accompagner la tenue, a-t-il souligné, assurant que cela ne représente «aucun coût» pour les parents. La «tenue unique» est financée par l'État et le Conseil départemental «à hauteur de 16.000 euros chacun, soit 32 euros par enfant».
La «tenue unique», souhaitée par Emmanuel Macron, sera testée cette année par 20.000 à 25.000 élèves, dans une centaine d'écoles, collèges et lycées. Le gouvernement a fait le choix de leur proposer une tenue-type (polo blanc ou gris, pull bleu marine et pantalon gris, et blouse pour les élèves de maternelle), mais le choix du modèle est laissé, sous conditions, à l'appréciation des collectivités locales.
Des tenues pour créer l’unité
«Nous sommes sur un territoire fragile avec un taux de pauvreté qui frôle les 47%», a indiqué la principale du collège à la Réunion, qui s'est dite «très régulièrement interpellée par des mamans qui se plaignent d'avoir à acheter des vêtements de marque à leurs enfants pour éviter les moqueries des autres élèves».
La «tenue unique, ce n'est pas un uniforme. Nous ne sommes pas à l'armée. L'idée est de gommer les différences et donner les mêmes chances à tous les élèves», a souligné Pierre-François Mourier, recteur de l'Académie de La Réunion.
Cela «vise à renforcer la cohésion entre élèves et à améliorer le climat scolaire», a-t-il poursuivi.
Dans son guide de décembre, le ministère de l’Education estimait que le port d'une tenue vestimentaire commun est «un moyen de valoriser l'image de l'école et de l'établissement en créant un sentiment d'appartenance et d'unité entre les élèves».