A la suite d’une plainte de l'association L214 dénonçant des animaux encore vivants au moment de leur découpe dans un abattoir de Craon (Mayenne), une enquête va être ouverte, a annoncé, ce jeudi 18 janvier, la procureure de Laval.
Des moutons conscients de leur égorgement. Une enquête judiciaire sera ouverte contre l'abattoir municipal de Craon (Mayenne), a fait savoir, ce jeudi, la procureure de Laval, après une plainte de l'association L214 dénonçant des animaux encore vivants au moment de leur découpe.
La plainte, déposée mercredi au parquet de Laval, fera l'objet «d’une enquête judiciaire qui sera confiée à la gendarmerie», a déclaré la procureure de la République Anne-Lyse Jarthon. L214, qui milite à terme pour l'arrêt de l'élevage, avait fait savoir qu'elle déposerait une plainte pour cruauté, sévices graves et mauvais traitements.
«Les images tournées en fin d’année dernière montrent des animaux encore conscients après l'étourdissement : des veaux, vaches, boeufs, moutons relèvent la tête et se débattent avant et après l'égorgement», indique l'association dans un communiqué.
La préfecture se défend
«Des vaches réagissent aux coups de couteau et à la pince guillotine lors de la découpe de leurs pattes avant, de leurs cornes ou de leur tête. Pourtant, à ce stade de la chaîne d’abattage, les animaux devraient être morts», selon L214. L'association dénonce des «problèmes structurels» dans l'abattoir et «l’absence d’intervention des services vétérinaires».
«Les quatre abattoirs d’animaux de boucherie que compte la Mayenne, parmi lesquels le site de Craon, font l’objet d’une inspection permanente par les services vétérinaires de l’État», a répondu la préfecture dans un communiqué.
«Les services de l’État ont adressé le 21 avril 2023 à l’exploitant de cet abattoir une mise en demeure sur les conditions d’immobilisation des animaux avant leur étourdissement», mise en demeure levée «le 12 juillet suivant au regard des actions correctives déjà engagées», fait savoir la préfecture.
Fin décembre 2023, «un nouvel équipement de contention plus adapté à toutes les tailles de bovins a notamment été mis en service», poursuit la préfecture, pour qui les installations filmées par L214 «ne sont donc pas celles actuellement en service au sein de l’abattoir de Craon».