Une mère de famille a été condamnée mardi 16 janvier à 18 mois de prison dont douze avec sursis, pour avoir délaissé son enfant, qui a vécu tout seul pendant deux ans dans un appartement de Nersac, alors qu’il n’avait que 9 ans.
Son fils refuse de la voir depuis. Le tribunal d’Angoulême a condamné mardi 16 janvier une femme de 39 ans, pour avoir délaissé son enfant âgé de 9 ans dans un appartement délabré et insalubre de Nersac (Charente), pendant deux ans.
Elle a écopé de 18 mois de prison dont douze avec sursis, six mois ferme aménagés avec un bracelet électronique, et une obligation de soins : «Il faut qu’elle raconte son parcours, qu’elle dise pourquoi elle est devenue cette maman froide», a déclaré son avocate Me Émilie Lagarde.
À l’époque, le petit garçon était en classe de CM2. Livré à lui-même, l’écolier se nourrissait de gâteaux, de boîtes de conserves froides, et vivait sans eau chaude et parfois sans chauffage, ni électricité.
Il continuait à se rendre à l'école l'air de rien
Mais à l’école, puis au collège, le petit garçon était un bon élève, et ses bons résultats scolaires donnaient si bien le change que nul n’avait remarqué que son quotidien en dehors des cours était anormal.
Ce sont des voisins qui - après l’avoir aidé un temps en lui donnant à manger - ont réalisé que le petit garçon vivait sans adulte dans l’appartement HLM. Ils ont alors alerté les gendarmes, qui se sont déplacés et ont découvert un appartement très peu rempli, un frigo vide, et surtout aucune affaire appartenant à Alexandra, sa mère de 39 ans, qui avait pourtant sa garde.
Et pour cause, cette dernière vivait cinq kilomètres plus loin, à Sireuil, avec sa compagne. À proximité de ce domicile là, personne n’a jamais vu l’enfant.
Alexandra passait de temps en temps dans l’appartement de Nersac en scooter pour apporter de la nourriture à son fils, puis repartait aussitôt.
Pourtant, elle dément l'intégralité du récit de son fils, assurant que celui-ci vivait bien avec elle et sa compagne à Sireuil : «Je ne sais pas pourquoi il dit ça…», a-t-elle déclaré face à la procureure lors du procès, dans des propos relayés par Charente Libre.
Le petit garçon est désormais placé en famille d’accueil depuis plus d’un an, et sa mère n’a fait que deux fois la démarche d’aller lui rendre visite : «Je ne suis pas une maman poule, mais ça reste mon fils», a-t-elle justifié en sanglots.
Décrit par une éducatrice comme «très mature, très résilient» et très autonome, voire trop, l’enfant suscite de nombreuses inquiétudes quant aux conséquences à venir des conditions de vie anormales dans lesquelles il a vécu, a redouté Me Cindy Gaschet, avocate de la partie civile.