Par sa nomination ce mardi 9 janvier, Gabriel Attal est devenu, à 34 ans, le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la Ve République, devant Laurent Fabius, choisi pour occuper ses fonctions à Matignon à 37 ans.
En remplacement d’Elisabeth Borne, Emmanuel Macron a fait le choix de la jeunesse. Après une série de rumeurs, de bruits de couloirs et une longue attente, c’est Gabriel Attal qui a été choisi ce mardi pour enrôler le poste de Premier ministre.
Le désormais ancien ministre de l’Éducation nationale devient à l’âge de 34 ans la plus jeune personnalité à faire son entrée à Matignon sous la Ve République. Ce record de précocité était jusque-là détenu par Laurent Fabius, qui, le 17 juillet 1984, était nommé Premier ministre par François Mitterrand à l’âge de 37 ans.
Un ministre ambitieux
Si les rumeurs évoquaient la volonté d’Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre «sans ambition présidentielle», citant Sébastien Lecornu ou Julien Denormandie, Gabriel Attal semble être l’inverse de ce profil.
Tout au long de son parcours sous les différents gouvernements d’Emmanuel Macron, le nouveau locataire de Matignon s’est fait remarquer par ses prises mesures et parfois ses prises de position.
En effet, nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Jean-Michel Blanquer, Gabriel Attal avait mis en place le Service national universel (SNU), visant à «impliquer davantage les jeunes dans la vie de la Nation et à leur faire prendre conscience des enjeux de défense et de sécurité nationale».
Après un secrétariat d’Etat, et un passage à Bercy en tant que ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal a fait son retour rue de Grenelle, cette fois-ci en tant que ministre de l’Éducation nationale.
A ce poste, prenant la suite de Pap Ndiaye, le nouveau Premier ministre s’est rapidement fait remarquer par la polémique liée à l’interdiction de l’abaya.
Lors de son court passage dans ce ministère, Gabriel Attal a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire sa priorité, mettant en place des cours d’empathie et renforçant les moyens des rectorats pour faire face à ce fléau.
Un passé à gauche
Entre la réforme des retraites et le projet de loi immigration, le gouvernement d’Elisabeth Borne s’est rapidement retrouvé fragilisé, tendant par la même occasion les liens avec la gauche.
La nomination de Gabriel Attal à Matignon aurait ainsi pour objectif de renouer un dialogue avec une partie de l’échiquier politique. Pour cela, son passé de militant entre 2006 et 2016 du côté du Parti socialiste, servirait d’atout.
Au cours de cette période, il a également eu l’occasion d’intégrer l’équipe de la ministre de la Santé de François Hollande, Marisol Touraine, en 2012.
Si Gabriel Attal va devoir apprendre à redialoguer avec la gauche, La France insoumise a d’ores et déjà exigé «un vote de confiance au Parlement», au risque de déposer une motion de censure si cette tradition n’est pas respectée.