À partir de ce lundi 1er janvier, le tri des biodéchets va être généralisé en France. L’objectif : sortir ces biodéchets des décharges ou des incinérateurs pour produire du compost ou du biogaz. De nouvelles règles entrent donc en vigueur.
Les épluchures de légumes, coquilles d’œuf et restes de repas ne doivent plus être jetés dans la poubelle grise. À partir de ce lundi 1er janvier, les règles de tri évoluent et les biodéchets doivent être jetés à part. CNEWS résume tout ce qu’il faut savoir sur cette nouvelle règle.
Les biodéchets, c’est quoi ?
Les biodéchets sont des détritus alimentaires ou des déchets verts. L’article L. 541-1-1 du code de l’environnement définit les biodéchets comme : «Les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires».
Concrètement, les nouvelles règles de tri concernent donc les restes de repas, ou les détritus issus de leur préparation (épluchures, coquilles d’œuf…) mais également les produits alimentaires périmés non-consommés, et les tontes de pelouse, feuilles mortes et autres déchets végétaux.
Pourquoi les trier séparément ?
Ces déchets représentent environ un tiers des poubelles résiduelles des Français. Pourtant, ils représentent une matière organique intéressante à revaloriser. Lorsqu’ils sont jetés dans la poubelle grise, ils finissent dans les décharges ou les incinérateurs, où ils sont entassés, fermentent et produisent des gaz à effet de serre. À l’inverse, lorsqu’ils sont collectés à part et revalorisés, ils peuvent servir à fabriquer du compost ou de l'engrais, utiles pour apporter des nutriments aux sols, ou du biogaz.
Quelles sont les règles ?
Depuis plusieurs années, les professionnels et les «gros producteurs» de biodéchets ont l’obligation de les trier et de les faire valoriser dans des filières adaptées. La loi dite «anti-gaspillage» de 2020 prévoyait un renforcement des règles en vigueur en vue de sa généralisation aux particuliers, à compter de ce 1er janvier 2024.
En théorie, dès aujourd’hui, les collectivités sont dans l’obligation de proposer à leurs habitants une solution pour le tri des biodéchets. En pratique, cela pourrait prendre beaucoup plus de temps que prévu. «Certaines collectivités ont encore des investissements à poursuivre», a admis le ministère de la Transition écologique à l’AFP. Selon ses estimations, seuls 27 millions de Français, soit 40% de la population, auront une solution de tri des biodéchets en 2024.
La collecte peut s’organiser de différentes manières, au choix pour les collectivités. Elles peuvent privilégier la collecte séparée en porte à porte, grâce à un bac spécifique collecté par les camions bennes, en plus de la poubelle jaune et de la grise. Il peut également s’agir d’une collecte en point d'apport volontaire, comme c’est déjà le cas dans de nombreux territoires pour le verre, en installant des bacs à biodéchets dans les espaces publics. Les collectivités peuvent également proposer des composteurs individuels pour les habitants disposant d’un jardin ou d’un balcon, ou bien des composteurs d’immeuble ou de quartier.
Ces biodéchets pourront donc être jetés dans des sacs en papier kraft, des sacs compostables ou des petits sceaux avec couvercle fournis par les collectivités, avant d'être déposés dans des points de collecte ou dans un compost, a précisé l'Ademe, l'agence de la transition écologique.
Quelles sont les sanctions encourues ?
Techniquement, le non-respect des consignes de tri expose à une amende de 35 euros. Toutefois, comme une bonne partie des collectivités n’ont pas encore mis à disposition les équipements nécessaires, les amendes ne sont donc pas d’actualité.
«L'enjeu premier est de sortir les biodéchets de la décharge ou de l'incinérateur, car ils contiennent beaucoup d'eau, et les brûler n'a pas de sens», a déclaré Vincent Coissard, responsable de la sous-direction déchets et économie circulaire au ministère, auprès de l’AFP. «Dire que si les personnes ne font pas le tri, elles auront 35 euros d'amende, c'est totalement faux», a-t-il insisté.