Dans le cadre de la loi immigration, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran et plusieurs députés font ce vendredi, l'objet de plaintes devant l'Ordre des médecins.
Olivier Véran devra se défendre devant l'Ordre des médecins. Trois praticiens ont déposé, ce vendredi 22 décembre, des plaintes pour violation du Code de la santé publique contre le porte-parole du gouvernement et plusieurs députés, tous médecins de profession, dans le cadre de la loi immigration.
Cette loi votée ce mardi, qui comprend un certain nombre de restrictions en matière de santé pour les étrangers, a été adoptée par plusieurs députés eux-mêmes médecins.
«Nous dénonçons, avec de nombreuses associations et professionnels de santé, la complicité du Dr Olivier Véran, ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du gouvernement (...) dont les décisions portent atteinte, directement, à la santé physique et psychique d'une population connue pour être particulièrement vulnérable», indique Georges Federmann, psychiatre à Strasbourg, à l'origine de ces plaintes ordinales avec ses confrères Jean Doubovetzky et Jacques Cogitore, généralistes exerçant à Albi et Lapoutroie (Haut-Rhin).
18 députés-médecins visés
Leurs plaintes visent au total «18 députés-médecins (tous de droite ou d'extrême-droite) en épargnant les retraités», a précisé Georges Federmann.
Le texte de la plainte, consulté par l'AFP, pointe les positions sur la loi immigration d'Olivier Véran et du député LR des Hauts-de-Seine Philippe Juvin, «que nous pensions plus inspirés».
Le Conseil départemental de l'ordre des médecins de l'Isère, où Olivier Véran exerçait sa profession de neurologue, à Grenoble, a confirmé avoir reçu la plainte à l'encontre du ministre.
Selon les plaignants, Olivier Véran et les médecins députés visés, en soutenant la loi immigration, ont violé cinq articles du Code de la Santé publique. Ils sont en «contradiction avec le serment prêté par les médecins de protéger toutes les personnes, sans aucune discrimination, si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité».
La démission d'Aurélien Rousseau saluée
«Nous saluons la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau et l'abstention de deux députés-médecins, les docteurs (Paul-André) Colombani et (Eric) Alauzet», respectivement Liot et Renaissance, ajoute le texte de la plainte.
«Les conséquences graves de cette politique, qui préconise, notamment, de voir l'Aide médicale d'Etat réformée (...) représentent un recul sans précédent pour les droits et la santé publique en France», poursuit la requête, regrettant «une volonté politique de précarisation».
Les docteurs Georges Federmann et Jean Doubovetzky avaient déjà déposé une plainte identique contre deux sénateurs LR le mois dernier. Une proposition de conciliation leur a été faite concernant l'une de ces deux plaintes, ciblant le sénateur du Pas-de-Calais Jean-François Rapin.