Diffusée d'ici à la fin de l'année, la série «Sambre» s'inspire du parcours criminel de Dino Scala. Surnommé «le violeur de la Sambre», il a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle en 2022.
Au moment de son arrestation en 2018, Dino Scala, surnommé «le violeur de la Sambre», était recherché par les enquêteurs depuis 1996. Son parcours criminel, qui a duré plusieurs décennies, a inspiré la série «Sambre» qui doit être diffusée à la télévision d'ici à la fin de l'année. En juillet 2022, l'homme a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour 54 faits de viols, tentatives de viol, agressions ou atteintes sexuelles.
Il avait dans un premier temps fait appel de cette condamnation, avant de se désister en octobre dernier. D'après son avocate, Margaux Mathieu, Dino Scala, aujourd'hui âgé de 62 ans, ne souhaitait pas «imposer un second procès à ses proches, ainsi qu'aux parties civiles, le premier procès ayant été particulièrement médiatisé, long et éprouvant».
Ouvrier bien inséré, marié, père de famille, entraîneur d'un club de football, Dino Scala a vécu une double vie pendant trente ans. Les faits pour lesquels il a été condamné ont en effet été commis entre 1988 et 2018 près de son domicile, autour de la rivière Sambre, en France mais aussi en Belgique.
L'information judiciaire avait débuté en novembre 1996 avec la plainte d'une femme de 28 ans, violée le long d'une voie rapide à Maubeuge (Nord). D'après son témoignage, un homme était sorti de l'ombre, lui demandant s'il lui «avait fait peur», avant de l'étrangler et de l'entraîner dans un taillis. Le sperme de Dino Scala avait été retrouvé dans l'herbe et de nombreuses victimes avaient été recensées dans la même zone les semaines et mois suivants.
Son mode opératoire était souvent le même : il agressait ses victimes presque toujours à l'aube, en hiver et généralement sur la voie publique. Dino Scala attaquait par derrière et se montrait violent, étranglant ses victimes, âgées de 13 à 48 ans au moment des faits, ou les menaçant d'un couteau.
Retrouvé grâce à la vidéosurveillance
Pendant des années, la police a multiplié les investigations et comparaisons d'ADN, sans succès. En 2003, un premier non-lieu a été prononcé puis l'affaire a connu un rebondissement en 2006, après une série d'agressions en Belgique. D'autres plaintes plus anciennes ont alors été rapprochées du dossier, sans que les enquêteurs ne parviennent à mettre la main sur le coupable.
Ce n’est qu’en 2018 que le violeur a été arrêté, après l’agression d’une adolescente de 15 ans en Belgique. Une Peugeot 206 avait été filmée par la vidéosurveillance, à proximité. Le conducteur, Dino Scala, a été interpellé quelques semaines plus tard et son ADN a été rapproché de celui retrouvé sur plusieurs scènes de crime.
A l'origine, cet homme était poursuivi pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle. Il a reconnu 40 de ces faits et a été jugé coupable par les Assises du Nord de 54 d'entre eux. Le «violeur de la Sambre» a été acquitté d'un viol et d'une tentative de viol, sept des tentatives de viol qui lui étaient reprochées ont par ailleurs été requalifiées en atteintes sexuelles.