Le ministre des Outre-mer Philippe Vigier se rend à partir de ce mercredi 1er novembre à Mayotte. Un déplacement qui devrait être en partie axé sur la question de l’eau, alors que l’île traverse son pire épisode de sécheresse.
«Les sujets ne manquent pas quand il s’agit de parler de l’île». Tel était le constat que dressait Mansour Kamardine, député Les Républicains de Mayotte, en apprenant le déplacement de Gérald Darmanin et Philippe Vigier dans son département.
Si le ministre de l’Intérieur a reporté sa venue de quelques semaines, le ministre délégué aux Outre-mer se rend bien à Mayotte ce mercredi 1er et jeudi 2 novembre. Un déplacement qui devrait longuement s’articuler autour des problématiques de l’eau.
Dès son arrivée, Philippe Vigier «présidera un comité de pilotage avec l’ensemble des services de l’État afin de faire un point de situation sur le déploiement des mesures annoncées», a fait savoir le cabinet du ministre.
Ce dernier visitera également des chantiers de réhabilitation des infrastructures d'eau, ainsi qu'un dispositif de container-cuve «destiné à fournir de l'eau potable à la population».
Pour rappel, la situation à Mayotte est très délicate. Le département, le plus pauvre de France, est confronté à son pire épisode de sécheresse depuis 1997 alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales. «L’île ne peut plus attendre», alertait Estelle Youssouffa, députée Liot, à CNEWS le 4 octobre dernier.
Un constat alarmant, partagé par Mansour Kamardine. «Les gens ne se rendent pas compte de l’importance de l’eau».
Des accès très restreints
Mayotte manque en outre d'infrastructures et d'investissements si bien que ses habitants, environ 310.000, vivent depuis début septembre au rythme de la distribution gratuite de deux litres d'eau par personne et par jour aux personnes fragiles.
Cette mesure, qui concernait au départ 50.000 personnes, a été peu à peu élargie. Le gouvernement a promis mi-octobre que toute la population mahoraise en bénéficierait mi-novembre.
Depuis des mois, les accès à l'eau courante se restreignent. D'abord limités à deux jours sur trois, ils sont passés début octobre à un jour sur trois et pendant dix-huit heures et non plus vingt-quatre heures, témoignant de la gravité de la situation.
Quelles nouvelles de l’opération Wuambushu ?
Au-delà de la crise de l’eau, Mayotte, «territoire de toutes les crises», comme l’a tristement surnommé Mansour Kamardine, attend également des réponses pour faire face à l’insécurité très présente sur l’île.
«Nous attendons qu’il remette en place l’opération Wuambushu, nous y sommes très attachés. Nous avons fait le choix de la France, de la liberté, nous méritons au moins cela», a estimé le député LR.
Lancée à la fin du mois d’avril par Gérald Darmanin, afin d’expulser les immigrés de l’île, l’opération avait vu son activité freiner en raison des émeutes urbaines qui avaient touché la France au début du mois de juillet, à la suite de la mort du jeune Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine).
«Nous avons besoin de Wuambushu, que l’opération soit plus ferme, plus massive, avec l’espoir que le gouvernement soit aux côtés de Gérald Darmanin», a ajouté Mansour Kamardine, alors que le ministre de l’Intérieur a repoussé son déplacement.