Le 13 octobre, un professeur a été tué par un homme fiché S dans un lycée d’Arras. Des avertissements à la bombe ont été déclenchés dans 70 aéroports français, et le château de Versailles a été évacué sept fois en huit jours… Des actes parfois commis par des individus radicalisés. Mais comment identifier ce type de personnalités ?
Vendredi 13 octobre, Dominique Bernard, un professeur de français, s’est sauvagement fait assassiner dans un lycée d’Arras (Pas-de-Calais) par un homme fiché S. De ce fait, l’Hexagone est passé en alerte «urgence attentat». Une semaine plus tard, 70 aéroports français ont été concernés par des alertes à la bombe, ayant provoqué 45 évacuations. Le château de Versailles a également été visé par ces menaces et a été évacué à sept reprises. Dans certains cas, les auteurs s'avèrent radicalisés. Dans ce climat très anxiogène, comment reconnaître les premiers signes de radicalisation ?
Les apparences sont parfois trompeuses… Et l’apparence physique ou vestimentaire n’est pas vraiment un argument pour accuser un individu d’adhésion à une idéologie extrémiste qui peut conduire à la violence. C’est la combinaison de plusieurs facteurs qui permettent d’indiquer une radicalisation, et qui peuvent alerter l’entourage afin qu’il se fasse aider avant tout passage à l’acte. Le gouvernement a listé sur son site internet un certain nombre d’indicatifs qui peuvent permettre de prévenir qu’un individu est en plein processus de radicalisation.
Un environnement difficile
Les profils qui adhèrent à une idéologie radicale présentent souvent les mêmes antécédents sociaux : relations familiales compliquées, échec scolaire ou professionnel, antécédents de délinquance… Plongés dans un environnement négatif, ils se réfugient vers un discours radical avec l’espoir de trouver une place au sein d’une communauté, d’un groupe, qui pourrait les «mettre en valeur». Les personnes fragiles et influençables sont les premières touchées. Attention tout de même, les personnes insérées peuvent également se radicaliser.
Un changement de routine
La séparation avec son cercle social habituel est l’un des premiers signes du processus de radicalisation. Un individu qui modifie sa routine, se replie sur lui-même ou qui arrête soudainement de donner de ses nouvelles à ses proches peut être susceptible d’avoir rejoint une communauté hostile. Soudainement, il peut devenir agressif avec ses anciennes connaissances.
La métamorphose du discours
Brusquement, une personne en plein processus de radicalisation aura tendance à répéter les arguments radicaux et propagandistes que des recruteurs lui auront appris. Son opinion très extrême entraînera son écartement du reste de la société. Son rejet du collectif français, de la laïcité, sera la cause d’un discours victimiste, voire complotiste. Et selon l’individu en pleine radicalisation, l’unique réponse à ses différences d’opinions avec le reste de la France serait la violence.
En public ou en privé, un profil radicalisé pourrait tenir des propos en faveur du terrorisme. Le cercle social d’un individu qui semble en phase de radicalisation doit être attentif aux discours violents ou menaçants, en particulier envers des groupes religieux, politiques, philosophiques ou ethniques.
Un usage suspect des outils digitaux
Les signes de radicalisation passent également par la technologie. Le changement de carte SIM à plusieurs reprises, de nouveaux profils sur les réseaux sociaux à intervalles réguliers ou la consultation de sites radicaux peuvent mettre la puce à l’oreille.
Les proches sont appelés à être très vigilants. L’identification de la radicalisation n’est pas toujours évidente, car de manière isolée, les signes énoncés précédemment ne signifient pas forcément un processus de radicalisation. En cas de doute, il est conseillé d’échanger avec des professionnels. Le numéro vert du Centre National d’Assistance et de Prévention de la Radicalisation (plate-forme UCLAT au sein de la DGSI) a été créé dans cette intention : 0 800 005 696.