L'auteur de l'une des fausses alertes à la bombe ayant conduit ces derniers jours à l'évacuation du château de Versailles, a été condamné ce lundi à huit mois de prison avec sursis.
Devant le tribunal correctionnel de Versailles, cet homme de 37 ans a marmonné : «Je suis désolé, navré pour les gens et le château». Ce lundi 23 octobre, il a été condamné à huit mois d'emprisonnement avec sursis pour avoir provoqué l'évacuation du château de Versailles en lançant une fausse alerte à la bombe.
Il a reconnu avoir passé un appel téléphonique menaçant jeudi 19 octobre, déclarant à un opérateur : «Le trône de Louis XIV va sauter. A plus. Faites évacuer». 11.000 visiteurs avaient alors été conduits vers la sortie et l'homme avait été arrêté le lendemain, vendredi.
«Quelqu'un de fragile, de malade»
Depuis l'attentat d'Arras le 13 octobre dernier, les alertes à la bombe se sont multipliées dans les aéroports et les lieux publics en France. Le château de Versailles a été particulièrement visé, avec sept fausses alertes et autant d'évacuations en neuf jours.
Le préjudice causé à l'établissement par celle du 19 octobre n'est pas encore chiffrable, selon l'avocat du château, Me Cyrille Mayoux. Il évoque toutefois «un ordre de grandeur de 100.000 à 150.000 euros» et a demandé un renvoi au civil pour évaluer les dommages.
Schizophrène à tendance paranoïaque, le prévenu a indiqué ne pas avoir pris son traitement le jour des faits. Rappelé par la police à ce moment-là, il avait répondu mais en refusant de donner son identité. D'après son avocate, Me Mandine Blondin, qui le décrit comme «quelqu'un de fragile, de malade», «il n'a pas pensé deux secondes à l'enjeu médiatique, à Arras et au conflit israélo-palestinien».
Le sursis probatoire du prévenu s'accompagne d'une obligation de soins de nature psychiatrique et d'une obligation d'indemniser le château de Versailles. Une nouvelle audience est d'ailleurs prévue le 26 février 2024 pour décider du montant des dommages-intérêts. L'homme a assuré qu'il allait commencer à mettre de l'argent de côté pour s'acquitter de sa dette.