Selon le classement international Mercer, qui étudie les «meilleurs» systèmes de retraite en fonction de plusieurs critères, la France rétrograde en 25e position en 2023 après avoir occupé la 22e place l’année dernière.
Le système de retraite français passé au peigne fin. Malgré la réforme des retraites entrée en vigueur en septembre dernier, la France a chuté à la 25e place du classement Mercer qui étudie l’efficacité et la viabilité des systèmes de retraite de 47 pays à travers le monde. Si l'Hexagone obtient une bonne note sur le critère du niveau de vie des retraités, il pèche en matière de viabilité et d'intégrité de son système.
Trois critères étudiés
Dans son enquête annuelle, Mercer, spécialiste du conseil en ressources humaines, retraite et investissement, compare les systèmes de retraite dans 47 pays en fonction de trois critères prédéfinis : le niveau de vie des retraités (performance du système), l'équilibre financier sur le long terme des régimes de retraites (viabilité) et la transparence vis-à-vis des actifs/retraités sur le fonctionnement des régimes (intégrité).
Dans le détail, la performance évalue la différence entre le dernier revenu et le niveau de la pension (le taux de remplacement). Plus l’écart est faible, plus le système de retraite est jugé performant. La viabilité définit pendant combien de temps l'Etat est en mesure de verser les pensions, il permet donc d’estimer la solidité du système. Enfin, l’intégrité est un critère qui permet d’évaluer la visibilité du système, c’est-à-dire sa compréhension par le grand public. C’est la moyenne de ces trois critère qui permet de classer les différents pays
Manque de viabilité et défiance des Français
Si la France se situe au pied du podium sur le seul critère de la performance (84,5/100), elle pèche davantage sur les critères de viabilité (38e place avec 40,9/100) et d'intégrité (43e place avec 54,4/100). Si bien que sa note globale s'établit à 61,7/100, contre 63,2 l'an passé.
Le système français «pèche largement par son manque de viabilité sur le long terme, dû à une démographie particulièrement défavorable et un trop faible taux d’emploi des seniors», pointe Mercer. «La part marginale des dispositifs d’entreprise, ainsi que la défiance générale des Français à l’égard de leur gouvernance et de leurs coûts, expliquent également un score globalement bas», précise l’étude.
Au regard de ces critères, ce sont les Pays-Bas qui arrivent en tête, suivis de l’Islande et du Danemark. Il s’agit de pays qui ont des systèmes mixtes de retraite, avec de la répartition et de la capitalisation. Des dispositifs qui, selon Mercer, permettent de répartir le risque et de ne pas tout faire peser sur la solidarité intergénérationnelle.