Un local du Parti communiste (PCF) à Rennes a été vandalisé ce dimanche. Un groupuscule d’ultradoite a revendiqué cet acte, accusant le parti de soutenir «les assassins islamistes» après l'attentat commis à Arras.
Un acte de vandalisme. Un groupuscule d'ultradroite a revendiqué la dégradation du portail d'un local du Parti communiste à Rennes, l'accusant de soutenir «les assassins islamistes» après l'attentat d’Arras.
«L'entrée du local du PCF rennais (...) a été fermée symboliquement après l'attaque d'Arras», a écrit le groupuscule rennais l'Oriflamme dans un message publié sur X (anciennement Twitter), accompagné d'une photo montrant un portail blanc zébré de peinture rouge sang et couvert de tracts injurieux comme «Traîtres à la France communistes assassins».
La famille de Mohammed Mogouchkov, le jeune homme qui a mortellement poignardé vendredi un enseignant devant un lycée d'Arras, s'était établie près de Rennes peu après son arrivée en France en 2008. Il était alors âgé de 11 ans. Leur demande d'asile ayant été refusée, ils avaient fait en 2014 l'objet d'une procédure d'expulsion collective vers la Russie. De nombreuses associations de défense des étrangers, dont des militants communistes, s'étaient alors mobilisées pour s’y opposer.
Après cette mobilisation, le ministère de l'Intérieur avait réexaminé le dossier de la famille Mogouchkov et avait finalement estimé que l'expulsion n'était pas conforme car «la famille était en effet sur le sol français depuis plus de cinq ans et les enfants, dont une en bas âge, étaient scolarisés et parlaient français», a déclaré au Télégramme Manuel Valls, qui se trouvait à l'époque à la tête de ce ministère.
«Aujourd'hui le PCF soutient les assassins islamistes comme autrefois il défendait les terroristes algériens du FLN» (le Front de libération nationale qui a combattu pour l'indépendance de l'Algérie à partir de 1954), a ajouté le mouvement identitaire ultranationaliste.
Une plainte va être déposée
Contacté par l'AFP, Aurélien Guillot, le secrétaire fédéral du PCF d'Ille-et-Vilaine, a indiqué qu'il était «en train de porter plainte» et qu’il déplorait que «l'extrême droite tente de créer une polémique de toutes pièces» en exploitant l'«acte terroriste» d'Arras.
«Comment des associations auraient-elles pu identifier un possible terroriste chez un enfant de 11 ans quand la DGSI n’a pas su le faire il y a quelques jours ?», ont également réagi les communistes, insistant sur la nécessité de «rester unis face au terrorisme».
La maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, a quant à elle exprimé son soutien aux communistes rennais et a dénoncé des «intimidations inacceptables».
Tout mon soutien à nos amis rennais du Parti communiste dont les locaux ont été pris pour cible par un groupe d’extrême droite. Ces intimidations sont inacceptables.
— Nathalie Appéré (@nathalieappere) October 15, 2023