Le président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, a été condamné, ce vendredi, à un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende, pour abus de confiance et dépassement des dépenses électorales.
Le verdict est tombé. Un an de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende ont été requis, ce vendredi 13 octobre, à Basse-Terre (Guadeloupe), à l'encontre d’Ary Chalus (ex-LREM), président de la région Guadeloupe, poursuivi pour «abus de confiance» et dépassement des «dépenses électorales» lors de la campagne électorale de 2015.
Le procureur de la République, Xavier Sicot, a demandé que ces peines soient assorties d'une «interdiction d’exercer une activité sociale ou de gérer une association pendant trois ans». M.Chalus est accusé d'avoir, lors de la campagne des régionales 2015, engagé «des dépenses électorales dépassant le plafond légal fixé à 168.833 euros» avec l'argent d'une association. Il avait remporté l'élection avec plus de 57% des voix, devant son adversaire Victorin Lurel (PS).
Plusieurs dizaines de factures ont été évoquées, dont des dépenses de plus de 150.000 euros en sonorisation ou frais d’imprimerie, certaines payées jusqu’en 2018. Il s’est dit «étonné» des accusations portées contre lui et ne pas avoir «été informé» de ces dépassements.
QUATRE AUTRES PERSONNES ACCUSÉES
Quatre ex-collaborateurs du président de la région comparaissaient également à ses côtés. Parmi eux, Dominique Descombes, trésorier de l’association, contre lequel huit mois de prison avec sursis ont été requis, a dit avoir agi «par peur de M.Chalus». Six mois avec sursis et 2.000 euros d'amende ont été requis contre Georges Daubin, un des deux directeurs de campagne.
Quatre mois de détention avec sursis ont été requis à l'encontre de Pie Eustache, ex-président de l’association, qui comparaissait lui aussi pour abus de confiance.
Enfin, huit mois de prison avec sursis, deux ans d'inéligibilité et une interdiction d’exercer un métier de la fonction publique pendant deux ans ont été demandés à l'encontre de Fred Madinecouty, ex-directeur général des services de la Communauté d’agglomération du Sud Basse-Terre. Il est accusé notamment de soustraction, détournement ou destruction de biens d’un dépôt public par le dépositaire ou un de ses subordonnés et d'avoir recruté des agents dont les missions auraient été détournées au profit de la campagne de M. Chalus.
M. Madinecouty a expliqué avoir agi «sous emprise», évoquant avoir été très proche «depuis l’enfance» de Lucette Michaux Chevry (décédée en 2021), ex-ministre de Jacques Chirac et ancienne présidente de la CASBT, dont la fille, Marie-Luce Penchard, figurait sur la liste de M. Chalus en 2015.
Le jugement a été mis en délibéré au 12 janvier 2024.