Un homme armé d'un couteau a tué un enseignant et blessé trois autres personnes ce vendredi matin, après avoir fait irruption dans un lycée à Arras (Pas-de-Calais). Un individu au profil inquiétant, nommé Mohammed Mogouchkov, déjà connu des services de police pour ses liens avec l’islam radical.
Ce vendredi 13 octobre, à Arras (Pas-de-Calais), un individu muni d'un couteau a fait un mort et trois blessés graves au lycée Gambetta, avant d'être interpellé par les forces de l'ordre. Selon une source policière, l'individu, d'origine tchétchène, aurait crié «Allah Akbar» à plusieurs reprises lors des faits.
Le suspect, Mohammed Mogouchkov, âgé de 20 ans, se serait introduit dans l'enceinte de son ancien établissement aux alentours de 11h. D'après les premiers éléments de l'enquête, le présumé auteur était déjà surveillé par la DGSI avant son passage à l'acte et avait été contrôlé la veille, jeudi, sans qu'aucune infraction ne soit constatée. Il figurait parmi le fichier des personnes radicalisées.
Par ailleurs, selon une source proche du dossier, le suspect avait été placé en garde à vue en début d'année pour suspicions de violences intra-familiales.
Son activité sur les réseaux sociaux montre qu'il s'intéressait à Charlie Hebdo, Gérald Darmanin, Éric Zemmour mais aussi à Wassim Nasr, journaliste spécialisé sur le djihad.
Un Frère condamné à cinq ans de prison
Mohammed Mogouchkov, né en 2003 selon le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard, avait été scolarisé, comme son frère aîné, dans le collège-lycée Gambetta où les faits se sont déroulés.
La famille originaire d'Ingouchie, république de la Fédération de Russie, voisine de la Tchétchénie, est arrivée en France en 2008. Il avait récemment présenté une demande de réexamen de sa demande d'asile, qui avait été rejetée par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) en mars 2021. Un recours ultérieur devant la Cour Nationale du Droit d'Asile avait également été infructueux en août 2022.
Le jeune homme ne pouvait toutefois pas être expulsé en raison de la protection absolue contre l’éloignement dont il bénéficiait (entrée en France avant l’âge de 13 ans), selon le renseignement intérieur.
Le reste de la fratrie baigne également dans l’intégrisme religieux. D'après nos informations, le grand frère du suspect a été condamné en 2023 à cinq ans de prison pour ne pas avoir dénoncé un projet d'attentat contre l'Élysée dont il avait connaissance en 2019, alors qu'il était mineur. Ce projet visait à s'en prendre à des policiers mais également à des civils aux abords du palais présidentiel.
Une enquête en cours
Un professeur d’EPS qui l’a connu lorsqu’il était en terminale le décrit auprès du Parisien comme «un élève réservé, calme. C’était vraiment un élève lambda», affirme-t-il, précisant que le garçon pratiquait la boxe en compétition.
Le parquet national anti-terroriste (Pnat) s'est saisi de l'affaire et a ouvert une enquête pour «assassinat en relation avec une entreprise terroriste», «tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroristes criminels».
Les investigations sont actuellement menées par la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police judiciaire (Sdat), la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).