Alors que Mayotte s’enlise dans une crise de l’eau sans précédent, la députée de l’île Estelle Youssouffa (Liot) a de nouveau alerté sur le manque de réactivité du gouvernement.
Une problématique qui n’est pas près de prendre fin. Depuis de long mois, Mayotte traverse sa sécheresse la plus importante depuis 1997. Devant ce constat alarmant, le département le plus pauvre de France souffre d'un manque d'eau et subit des coupures massives, alors que son approvisionnement dépend largement des précipitations.
Pour juguler la situation, l’Etat a intensifié les coupures d’eau ces derniers mois. Depuis le 4 septembre, la population mahoraise est même privée d’eau deux jours sur trois.
Devant une telle situation, la députée Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) de Mayotte Estelle Youssouffa alerte régulièrement l’exécutif. «Cela devient invivable, déclare à CNEWS l’élue. Ce qui est alarmant, c’est la lenteur du déploiement des distributions d’eau pour l’ensemble de la population. A Mayotte, 70% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, quand le pack d’eau est entre 6 et 12 euros dans le commerce, les gens sont contraints de boire l’eau du robinet, peu importe son état», a-t-elle déploré.
Un trop long délai de réaction
Alors qu’un navire a approvisionné Mayotte de 600.000 litres d’eau le 20 septembre dernier, les élus locaux jugent cet apport insuffisant et souhaitent que le gouvernement intensifie et accélère ses actions. «La mobilisation des secours est très lente. Nous avons besoin d’eau pour vivre, pas de délais. L’île ne peut plus attendre», relève Estelle Youssouffa.
Le 26 septembre dernier Philippe Vigier, ministre délégué aux Outre-mer, promettait, la pleine mobilisation du gouvernement. «Les Mahoraises et Mahorais auront des bouteilles d’eau jusqu’à ce que la crise soit résolue», avait-il déclaré depuis l’Assemblée nationale.
Une volonté d'agir reconnue par la députée de Mayotte, mais qui ne serait pas suffisante malgré tout. «Le ministre Philippe Vigier ne ménage pas ses efforts, il travaille dur. Il y a cependant un héritage. Le gouvernement s’y prend en retard. Peu importe les efforts, le temps ne joue pas en la faveur de l’exécutif», regrette Estelle Youssouffa.