Sept personnes membres de l'ultragauche comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris à compter de ce mardi 3 octobre. Elles sont soupçonnées d'avoir préparé des actions à l'encontre de policiers et de militaires.
L'ultragauche revient sur le devant de la scène judiciaire. Près de 30 ans après le dernier procès d'Action directe, et cinq ans après le fiasco de l'affaire de Tarnac, 7 personnes comparaissent à partir de ce mardi 3 octobre à Paris, soupçonnées d'avoir projeté des actions violentes contre des policiers et des militaires.
Jusqu'au 27 octobre, six hommes et une femme, âgés de 33 à 39 ans et qui contestent tous les faits, seront jugés pour association de malfaiteurs terroriste devant le tribunal correctionnel.
Trois d'entre eux le seront aussi pour «refus de remettre une convention secrète de déchiffrement d'un moyen de cryptologie».
Un leader qui a combattu DAESH en Syrie
Après plusieurs mois de surveillance et d'écoutes, les suspects avaient été interpellés le 8 décembre 2020, dans plusieurs communes de l’Hexagone comme Toulouse, Rennes ou encore Vitry-sur-Seine (94), avant d’être mis en examen. Lors des perquisitions, les forces de l'ordre avaient retrouvé des produits servant à fabriquer des explosifs et des armes.
C’est un rapport réalisé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur un projet d’action violente qui est à l’origine du dossier. Selon ce même rapport, Florian D., le leader du groupe serait un militant libertaire âgé de 39 ans, connu pour avoir combattu Daesh en 2017 auprès des Kurdes dans le nord-est de la Syrie.
Les mis en cause, qui ont tous pour point commun d’avoir connu Florian D. de très près au cours de leur vie, sont soupçonnés d'avoir participé à des «entraînements de progression tactique et de tir» dans une maison abandonnée en Haute-Garonne et fabriqué et testé des explosifs, en vue d'«abattre les institutions républicaines» en s'en prenant à des policiers et militaires, selon la justice qui se base sur des conversations écoutées par les enquêteurs. Cependant, aucun passage à l’acte n’aurait été envisagé par ces sympathisants.
Une première depuis 1995 pour l'ultragauche
Pour des avocats de la défense, «la réalité de ce dossier, c’est qu’il n’y a ni groupe ni projet violent, mais des modes de vie alternatifs qui échappent à l'accusation», expliquent maîtres Lucie Simon et Camille Vannier.
Le dernier procès pour terrorisme de militants d'ultragauche remonte à 1995, quand 7 membres de la branche lyonnaise d'Action directe, un groupe armé d'extrême gauche à l'origine de plusieurs attentats dans les années 1980, avaient été condamnés à trente ans de réclusion criminelle.