Si la police et la gendarmerie dépendent du même ministère depuis 2009, celui de l‘Intérieur, certaines caractéristiques diffèrent entre les deux institutions. Statut, mission ou encore zone d’activité, voici comment différencier la Police nationale et la Gendarmerie nationale.
Statut
La première différence entre les deux institutions à prendre en compte est le statut. Les gendarmes, qui font partie des forces armées françaises, sont rattachés au ministère de l'Intérieur au côté de la Police nationale et de la Sécurité Civile. Placés sous l'autorité budgétaire et opérationnelle de ce ministère, ils conservent néanmoins leur statut de militaire. Les policiers nationaux ont quant à eux un statut civil de fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, et peuvent par exemple être syndiqués. Ils sont néanmoins soumis au devoir de réserve et ne peuvent pas faire grève.
Missions et zone d’intervention
Policiers et gendarmes partagent un unique et même code de déontologie, ils exercent les mêmes missions mais sur des zones de compétences distinctes. La zone police est essentiellement urbaine (environ 5% du territoire), avec les grandes agglomérations et certaines communes qui disposent d’une police municipale, tandis que la zone gendarmerie est en majorité péri-urbaine, composée de villes petites et moyennes ou de territoires plus ruraux. La limite de la zone de compétence des gendarmes est fixée à 20.000 habitants. Mais certaines villes peuvent être placées sous compétence de la police par décret.
Certains services spécialisés comme les Forces d’intervention de la Police nationale (FIPN), le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), l'institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) ou encore le commandement de la Gendarmerie dans le Cyberespace (COMCYBERGEND) peuvent intervenir sur l'ensemble du territoire, le temps d’intervention étant privilégié dans de nombreux cas.
En Outre-mer, le maintien de l’ordre est assuré en majorité par les gendarmes mobiles, tandis qu’en métropole, compagnies républicaines de sécurité et gendarmes mobiles interviennent très souvent ensemble dans le cadre du maintien de l’ordre ou de la sécurisation de grands événements. Il en va de même pour le secours en montagne où les pelotons de gendarmerie de haute montagne et les CRS montagne partagent des missions et des formations extrêmement similaires.
Disponibilité et permissions
Dans la Police nationale, les agents sont soumis à un régime d'emploi cyclique ou hebdomadaire. Cette organisation a pour objectif de garantir la sécurité publique en permanence.
Régime cyclique : les équipes se succèdent pendant la journée et pendant la nuit, 24 h/24. Ce régime ne tient compte ni de la semaine civile, ni des dimanches et jours fériés. Il concerne les agents de police qui travaillent sur les voies publiques, les brigades anticriminalité et d'autres unités dont le fonctionnement nécessite une grande continuité : services de surveillance, de protection ou encore de transmissions.
Régime hebdomadaire : les policiers soumis au régime hebdomadaire travaillent cinq jours et bénéficient de deux jours de repos dont le dimanche. Ce régime concerne les fonctions administratives. Les heures de travail sont généralement comprises entre 8h et 19h, avec des plages horaires plus larges pour la police de proximité.
Résidant dans la caserne de leur lieu d'affectation, les gendarmes sont tenus d'être disponibles en permanence, 24 h/24. Ils bénéficient de quarante-cinq jours de permission par an et de deux jours de repos par semaine ou période de sept jours. Pendant leurs journées de service, les gendarmes ont le droit de quitter la caserne pendant quelques heures. Ces moments sont appelés «quartiers libres».
Logement
Autre différence notable, les policiers n’ont pas de logement de fonction mais peuvent bénéficier de primes ou de subventions pour leurs logements. Les gendarmes bénéficient quand à eux d'une concession de logement par nécessité absolue de service (CLNAS).
Salaires
Les policiers perçoivent une rémunération moyenne légèrement plus basse que les gendarmes. La rémunération de base d'un policier est de 2.223 euros par mois, contre une solde de 2.120 euros net par mois pour les gendarmes. Ce solde varie surtout en fonction du grade et de l'échelon de la grille indiciaire. L'évolution de carrière se traduit par des passages aux échelons supérieurs, synonymes d'augmentation de salaire.
- Police nationale - gardien de la paix ; brigadier ; brigadier-chef ; major de police.
- Gendarmerie - Pour les sous-officiers : gendarme, maréchal des logis-chef (MDC), adjudant (ADJ), adjudant-chef (ADC), major (MAJ). Pour les officiers : lieutenant, capitaine, chef d'escadron, lieutenant-colonel, colonel, général de brigade, général de division, général de corps d'armée, général d'armée.
Les primes octroyées à certains agents et les indemnités peuvent accroître le salaire mensuel moyen des policiers et des gendarmes.
Services mixtes
Il existe également des services mixtes police/gendarmerie, comme la direction de la coopération internationale, en charge de la lutte contre la cybercriminalité, le SAELSI en charge de l'achat, de l'innovation et de la logistique, l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) ou encore l'office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC).
Concours
Pour devenir gendarme ou policier, il faut réussir un concours de la fonction publique. Le concours inclut, dans la grande majorité des cas, des épreuves écrites et un entretien individuel avec un ou plusieurs professionnels, dont un psychologue.
Le niveau d'études requis et les conditions d'admission varient en fonction des concours. Être titulaire du baccalauréat est suffisant pour se présenter au concours de sous-officier de gendarmerie ou de gardien de la paix. En revanche, un diplôme Bac +5 est indispensable pour se présenter à un concours externe de commissaire de police ou d'officier de gendarmerie.