Invité du Grand Rendez-vous sur CNEWS et Europe 1 ce dimanche 24 septembre, le professeur et spécialiste de l'islam Gilles Kepel a condamné le wokisme. Ce dernier a assuré que l’objectif caché de ce mouvement était «l’éradication et le remplacement par une manière de voir les choses complètement idéologique».
Une guerre idéologique à l'oeuvre. Le professeur des universités Gilles Kepel a dénoncé ce dimanche sur CNEWS et Europe 1 l’installation progressive du wokisme dans la culture française. Pour justifier l’enracinement de ce courant de pensée marqué à gauche, il a donné un argument historique.
«A l’université, ce qu’il se passe aujourd’hui, c’est un petit peu comme l’époque où j’étais jeune militant gauchiste. Il y avait d’abord le parti communiste qui dominait à l’université après la Seconde guerre mondiale. La pensée gauchiste était aussi complètement dominante dans les sciences humaines», a rappelé l’universitaire connu notamment pour avoir théorisé le «jihadisme d'atmosphère».
Gilles Kepel a affirmé qu’il était nécessaire de continuer à développer des recherches pour contrer cette idéologie, qui s’est implantée au point de faire quasiment disparaitre le point de vue inverse selon lui.
«Il me semble que les thèmes que nous avons évoqués aujourd’hui ne sont pas totalement inexistants dans la société et que le fait de continuer à les étudier est un impératif pour notre université. On ne peut pas être démuni par rapport à ça (…) Tout d’un coup, c’est vraiment l’éradication qui est fixée comme objectif et le remplacement par une autre manière de voir les choses qui est complètement idéologique», s'est alarmé l'expert.
L'universitaire a donné un exemple pour illustrer son propos avec un domaine d’étude qui a totalement changé d’appellation afin d’être plus «mainstream». «Par exemple, on n’étudie plus le monde musulman et arabe mais on étudie le «Sud global» qu’on dit en anglais en raison de la pensée décoloniale», a-t-il conclu.