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Le Havre : à quoi le terminal méthanier géant va-t-il servir ?

Le navire Cape Ann de TotalEnergies, escorté par la gendarmerie maritime, est arrivé au Havre ce lundi. [LOU BENOIST / AFP]

Le navire Cape Ann, qui va servir de terminal méthanier flottant, est arrivé au Havre, ce lundi 18 septembre. Ce projet, porté par le groupe pétro-gazier TotalEnergies, vise à sécuriser l'approvisionnement en gaz en France.

Après plusieurs jours de traversée sur la côte atlantique, le Cape Ann, un bateau servant de terminal méthanier flottant, est arrivé au port du Havre ce lundi 18 septembre.

Pour le gouvernement, ce projet porté par TotalEnergies va créer un nouveau point d'entrée de gaz naturel liquéfié (GNL) en France afin de renforcer la sécurité d'approvisionnement en gaz, soumise à de vives tensions en 2022 après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le ministère de la Transition énergétique l'avait autorisé en juillet, «par mesure de précaution», pour une durée de cinq ans. Le Cape Ann a une capacité de regazéification maximale de 5 milliards de mètres cubes par an, soit 10% de la demande française.

La France s’approvisionne déjà en GNL dans ses quatre terminaux portuaires d’importation : à Dunkerque (Nord), au Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). 

Ce gaz, transporté à l'état liquide par bateau et regazéifié avant d'être injecté dans le réseau terrestre, est devenu une source d'énergie cruciale pour l'Europe, dépendante à 40% du gaz russe avant le conflit en Ukraine.

Pour le ministère de la Transition énergétique, «la responsabilité du gouvernement est d’anticiper tous les scénarios possibles afin de répondre aux besoins des Français : «hiver très long et froid», «défaut d'approvisionnement» ou «panne sur une infrastructure existante».

LES ÉCOLOGISTES VENT DEBOUT

Plusieurs élus et organisations écologistes avaient contesté en justice l'arrivée du terminal méthanier, y voyant comme Greenpeace un maintien de la dépendance aux énergies fossiles, responsables du réchauffement climatique. Tous leurs recours ont été rejetés.

Selon Jérôme Frignet, directeur des programmes de Greenpeace, le pays «n'a pas besoin de ces nouvelles capacités». Il demande que «ce terminal ne soit pas raccordé au réseau».

«Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la France a réussi à diminuer de 15% sa consommation de gaz, et on voit qu'en 2023 la tendance est également à la réduction (...) et on a déjà des stocks (de gaz) archi-pleins en vue de l'hiver», dit-il.

«Cette installation temporaire ne remet évidemment pas en cause notre trajectoire de sobriété énergétique» ni «la détermination du gouvernement à sortir des énergies fossiles», a précisé le ministère de l'Écologie.

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