A l'approche de l'hiver, le vortex polaire au-dessus du pôle nord se met en place comme chaque année. Actuellement, il enregistre toutefois des températures en dessous des normales.
Situé juste au-dessus du pôle nord, le vortex polaire est une vaste masse d'air glacial toute l'année, mais encore plus à l'approche de la saison froide. D'après le météorologiste belge Samuel Helsen, sa formation a déjà commencé et le phénomène est actuellement «plus froid que les normales de saison». Et cela pourrait avoir un impact sur la météo des prochains mois.
Concrètement, le vortex polaire s'installe en haute altitude, dans la stratosphère, juste au-dessus de la troposphère dans laquelle nous évoluons. Il est encerclé d'une bande d'air en rotation, un courant-jet, qui agit comme une frontière entre l'air froid du nord et celui du sud, plus doux. Au sein du vortex la température descend entre l'automne et l'hiver, avant de remonter progressivement pour le printemps et l'été. Et ainsi de suite.
Le vortex polaire «se renforce»
Les températures relevées en ce moment au-dessus du pôle nord laissent penser que le vortex polaire est en train de «se renforcer», selon Samuel Helsen, interrogé par le média belge Het Laatste Nieuws (HLN). Il estime que son intensité «se situera dans la moyenne aux alentours de la fin septembre et du début du mois d'octobre».
Entre décembre et février, les températures au sein du vortex polaire peuvent atteindre -70 voire -80°C. Il peut arriver qu'elles remontent brutalement à -10 ou -20°C, ce qui modifie la circulation des vents qui encerclent le vortex. Dans ce cas le courant-jet s'affaiblit, voire se casse, et l'air froid peut être décalé jusqu'à nos latitudes. D'après Météo France, cela s'est produit dans l'Hexagone en février 2012 et en Europe en mars 2018.
Si un tel phénomène apparaît à nouveau durant l'hiver 2023/2024, son impact sur les températures dépendra, selon Samuel Helsen, de sa localisation. «S’il se situe au-dessus de la Scandinavie, de l’air continental froid et sec se déplacera depuis l’est, faisant chuter les températures». De même, «s’il se trouve au-dessus du Groenland», l'Europe du Nord pourrait être atteinte par «les zones de dépression provenant des régions polaires», explique le climatologue.
En revanche, «si l’affaiblissement du tourbillon affecte principalement la circulation atmosphérique se situant au-dessus du Canada ou des États-Unis, les habitants de ces régions connaîtront probablement un hiver froid et blanc», tandis que «notre hiver pourrait être relativement doux et pluvieux». Dans ce cas-là, nos régions seraient alors «sous l’influence d’un courant d’air océanique».