Les voleurs pris en flagrant délit dans un commerce devront désormais régler une amende. Un dispositif réclamé par de nombreux gérants de magasins, mais qui présente encore quelques failles.
Une sanction pour dissuader les voleurs. Face à la recrudescence de vol à l’étalage au cours de l’année 2022, le ministère de la Justice a décidé de valider l’application d’une amende en cas de vol en flagrant délit.
Du côté des commerçants, les avis sont tranchés. L’un d’entre eux, gérant d’une boutique de bijoux indique que les voleurs doivent avoir les moyens de payer l’amende, ce qui n’est parfois pas le cas. «La plupart des gens qui viennent voler sont sans-papiers. Mais ces gens-là ne peuvent pas payer les amendes, donc ça sert à quoi de mettre des amendes ? 300 ou 400 euros ? Ils n'ont pas d'argent et c'est pour ça qu'ils volent la plupart du temps», explique-t-il au micro de CNEWS.
Une mesure à améliorer
Pour un autre commerçant, les interrogations se portent plutôt sur le moyen de délivrance de l’amende. «Moi j'arrête un voleur, je suis tout seul dans ma boutique, je fais quoi ? Je l'attache derrière ma caisse, je ferme mon magasin et le type se débat ? Je pense que la mesure n’est pas tout à fait complète», témoigne le gérant d’une boutique multimédia.
En revanche, les voleurs estiment qu’il s’agirait d’une mesure dissuasive. «Là, quand on se fait prendre, au pire on dit ‘Ah désolé, on ne recommencera pas’ et puis on repose l'article. S’il y a une amende, c’est beaucoup plus risqué», explique un ancien voleur à l’étalage.
Le montant des amendes peut varier du simple au double : de 300 euros à 600 euros en cas de retard de paiement, ou 250 euros si elle est réglée immédiatement. De plus, les commerçants n’auront plus besoin de se rendre au commissariat pour déposer plainte contre les voleurs.