Dans une interview accordée au Parisien, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur l’avenir de la droite pour les prochaines élections présidentielles, estimant que celle-ci devra trouver un socle commun pour gagner en 2027.
L’union des droites comme principale stratégie politique. Dans un entretien publié par Le Parisien ce dimanche 27 août, Nicolas Sarkozy plaide en faveur d’une droite unie autour d’un socle commun, si elle souhaite remporter l'élection présidentielle de 2027.
Il faut donc «trouver un leader qui soit capable de rassembler les amis d'Éric Zemmour, d'Emmanuel Macron et d'Éric Ciotti» pour 2027, a estimé l’ancien président de la République.
L’analyse de Nicolas Sarkozy est sans appel. «Sans rassemblement, la droite n'a aucune chance de gagner», a-t-il estimé, rappelant qu’à l’époque, sa majorité allait «de Bernard Kouchner à Philippe de Villiers».
Selon l’ancien président de la République, le paysage politique actuel offre plusieurs options potentielles : «Il y a un peloton avec un certain nombre de personnalités de qualité — Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Édouard Philippe, Laurent Wauquiez — qui peuvent postuler», a-t-il estimé.
Toutefois, Nicolas Sarkozy a émis une certaine réserve concernant le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes : «Si vous voulez gagner Roland-Garros et que vous êtes en finale, ce n'est pas en jouant petit bras que vous réussirez», a-t-il déclaré à propos de Laurent Wauquiez, discret depuis plusieurs mois.
«Si vous voulez devenir président de la République, il faut prendre des risques. Une chose est sûre, si vous calculez petit, vous échouerez», a estimé l’ancien président de la République, assurant qu’«un vrai leader doit se construire dans le combat, ce n'est pas quelqu'un qu'on prend par la main et à qui on dit : “Ce sera toi”».
Nicolas Sarkozy pas fermé au projet de loi immigration
Nicolas Sarkozy s’est également exprimé sur le projet de loi immigration, dont la présentation au Parlement est prévue pour cet automne.
Pour rappel, ce projet pourrait contenir à la fois un volet répressif sur les expulsions et une main tendue pour les travailleurs immigrés, notamment dans les secteurs en tension.
«Je dirai simplement à mes amis (LR) : si le texte va dans le bon sens, il faut le voter», a-t-il déclaré, précisant qu’«un parti de gouvernement doit assumer ses responsabilités».
«Régulariser des immigrés dans les métiers en tension, pourquoi pas. Sur le fond, ce n'est pas une mauvaise idée», a-t-il jugé.
Toutefois, Nicolas Sarkozy a estimé qu’il était nécessaire de «décaler les deux sujets dans le temps», c'est-à-dire de recourir à deux textes législatifs distincts, une idée partagée dans certains rangs de la majorité.