L'émotion et la colère règnent dans la cité Maurice-Thorez, à L'Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), après l'incendie qui a ravagé plusieurs étages d'un immeuble, samedi 19 août, faisant trois victimes.
Dans la cité Maurice-Thorez, à L'Ile-Saint-Denis, l'émoi est palpable parmi les habitants. Trois personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées dans l'incendie d'un immeuble samedi 19 août. Les riverains affirment pourtant avoir alerté de nombreuses fois sur les défaillances de ce bâtiment, datant des années 1960.
«On a réclamé, on a dit qu'il y avait des problèmes d'électricité, d'ascenseur qui ne marche pas», déplore un homme. «On a beau crier (...) Il y a eu un incendie, un deuxième... On a beau manifester, faire des pétitions, ça ne sert à rien, ils ne nous écoutent pas», constate une habitante.
«Deux niveaux de colère»
En septembre 2021, un incendie non meurtrier s'était déjà déclaré dans la cage d'escalier de la même tour, selon Jacques Paris, adjoint au maire chargé du patrimoine et de l'espace public. Depuis, les immeubles ont été rachetés par Seine-Saint-Denis habitat. «On avait exigé que le repreneur fasse de vraies rénovations» de cette cité «qui date du début des années 1970» et «n'est plus aux normes actuelles», a-t-il expliqué auprès de l'AFP.
Présent aux côtés des familles toute la journée pour reloger ses administrés, Mohamed Gnabaly, maire écologiste de L'Ile-Saint-Denis, comprend la colère des habitants du quartier. Il évoque «deux niveaux de colère» : «c'est des enjeux de sécurité, on veut savoir pourquoi il y a eu le feu, et on ne pourra pas tourner la page si on ne sait pas ce qui s'est passé, et il y a la question de vivre sans se poser la question de est-ce l'ascenseur va fonctionner ou pas en rentrant chez soi, qui est pour moi un sujet national».
Dimanche 20 août, en fin de journée, certains locataires ont pu retourner chez eux pour récupérer quelques effets personnels. Il est impossible de savoir quand ils pourront retrouver durablement leur domicile.