Après l'incendie d'un gîte qui a eu lieu ce mercredi à Wintzenheim (Haut-Rhin), les identités des onze victimes ont été dévoilées.
Ils s'appelaient Claude, Jimmy, Marcelle ou Laure : dix adultes en situation de handicap, venus de Lorraine pour des vacances dans un espace adapté, ainsi qu'un accompagnateur ont péri dans l'incendie d'un gîte à Wintzenheim (Haut-Rhin), mercredi 9 août.
Au siège de l'AEIM de Meurthe-et-Moselle, à Villers-lès-Nancy, les visages sont fermés. Cette association de parents prenant en charge des personnes en situation de handicap non-physique est «une famille endeuillée» par la perte de quatre de ses résidents, a assuré Denis Renaud, son président, auprès de l'AFP.
Jennyfer, 26 ans, Claude, 49 ans, Jimmy, 33 ans et Jérôme, «une trentaine d'années», séjournaient à l'étage du gîte alsacien qui s'est embrasé mercredi au petit matin.
«ELLES ÉTAIENT EN AUTONOMIE RELATIVE»
Ces personnes étaient «en autonomie relative» a indiqué M. Renaud. Elles «étaient capables de travailler en Esat», des centres professionnels où les travaux changent régulièrement. Trois des quatre victimes étaient accueillies toute l'année dans le même foyer de vie en Meurthe-et-Moselle.
Le club de boxe de Joeuf (Meurthe-et-Moselle) a partagé sur les réseaux sociaux son «immense tristesse» après avoir appris le décès de Claude, qui résidait au foyer Jean Collon de Val-de-Briey et était membre de son équipe de boxe adaptée. «Tu vas nous manquer», ont-ils glissé.
Devant l'entrée du foyer Robert Gautier, géré par l'APEI à Amnéville (Moselle), des bouquets ont été déposés en hommage aux trois victimes qui y résidaient. L'association a également perdu un autre de ses membres, qui vivait à l'institut médico-éducatif «Le point du jour» de Pierrevilliers.
«ON LES PLEURE ET ON LES PLEURERA TOUS»
Jérôme, Fatima, Laure, et Marcelle étaient âgés de 40 à «une cinquantaine d'années», a témoigné le président de l'association Jean-Claude Jacoby, très ému. Dans ce foyer de 70 personnes, les victimes étaient connues de tous. «Ils étaient là tous les soirs, ils mangeaient là tous les jours (...) On les pleure et on les pleurera toujours», a-t-il confié. «Elle s'appelait Marcelle (...) C'était ma tante et elle travaillait et résidait» à Pierrevilliers, a également témoigné son neveu Julien, avec une photo sur Facebook. «Elle était attachante et avait un caractère bien affirmé (...) Elle me (nous) manque déjà».
FADILA KHATTABI A RENCONTRÉ LES FAMILLES DES VICTIMES
La ministre chargée des personnes handicapées, Fadila Khattabi, a rencontré, ce jeudi 10 août, les familles de ces victimes. Un des résidents avait réservé ces vacances dans ce gîte pour la seconde fois «parce que c'était des moments de bonheur, de souvenirs, d'activités intenses», a-t-elle rapporté.
De son côté, le parquet de Paris a déclaré qu'une enquête était ouverte pour des chefs d'homicides et de blessures involontaires aggravés par la violation d'une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement.
Un hommage sera rendu aux victimes lors de la messe, ce dimanche 13 août, à l'église Saint-Joseph d'Amnéville.