Une étude de l'Insee publiée ce jeudi 6 juillet montre que les remises à la pompe proposées par le gouvernement en 2022 ont davantage profité aux ménages aisés, en tout cas en termes de montants économisés.
En France, selon l'Insee, les ménages les plus aisés sont aussi ceux qui consomment le plus de carburant. Aussi, d'après une étude de l'Institut national de la statistique publiée ce jeudi 6 juillet, les ristournes accordées par le gouvernement en 2022 ont profité davantage aux Français les plus fortunés, qui sont les plus gros rouleurs.
Au printemps 2022, l'exécutif avait mis en place une remise de 15 à 18 centimes TTC par litre de carburant pour tenter de compenser l'envolée des prix due à la reprise post-Covid et à la guerre en Ukraine. Cette réduction avait par la suite été portée à 30 centimes en septembre, puis en octobre.
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Les remises à la pompe instaurées d’avril à décembre 2022 ont allégé la facture des automobilistes de 51 à 81 € en moyenne. L'allègement est plus marqué pour les plus aisés mais il correspond à une part plus faible de leurs revenus.
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En analysant les données bancaires de 10.777 automobilistes clients du Crédit Mutuel, l'Insee a calculé que la facture des Français avait en moyenne été allégée de 51 à 81 euros. Pour les 25% les plus modestes, la réduction était plutôt de 29 à 48 euros, contre 64 à 115 euros pour les 25% les plus aisés. L'institut note toutefois que cet allègement représente une part plus faible de leurs revenus.
Les ménages ruraux, périurbains ou «gros rouleurs», c'est-à-dire qui dépensent plus de 120 euros en carburant chaque mois, sont ceux qui ont le plus profité des remises. Leurs consommations moyennes sont plus élevées, notamment en raison des trajets domicile-travail plus longs. D'après l'étude, les automobilistes retardent leurs achats de carburant et réduisent les volumes de 0,21% à 0,40%, à partir du moment où les prix augmentent de 1%.
Mais les remises pratiquées par le gouvernement ont réduit les tarifs de 10,8% en moyenne par rapport aux évolutions des prix du marché. Aussi, les estimations de l'Insee montrent que ces réductions ont fait augmenter la consommation de carburant de 16 à 31 litres comparé à ce qu'elle aurait pu être avec des prix au plus haut niveau, similaires à ceux observés début 2022.
L'année dernière, les ménages automobilistes urbains ont ainsi dépensé en moyenne 981 euros en frais de carburant, contre 1.480 euros pour leurs homologues vivant en zone périurbaine et 1.855 euros pour ceux habitant en zone rurale.