Mécontents et frustrés dans leur travail, des personnes se mettent à postuler massivement à des offres d’emploi. Une pratique de plus en plus répandue chez les jeunes travailleurs, et qui porte le nom de «rage applying».
Trouver mieux ailleurs. Alors que l’indice du bien-être au travail s’est dégradé en 2022, la pratique du «rage applying» s’est développée chez les salariés. Conditions de travail difficiles, lassitude, salaire insuffisant, environnement toxique… Le phénomène se réfère au fait de postuler massivement à des offres d’emploi en réaction à une déconvenue ou une déception professionnelle.
Sans réflexion approfondie sur la pertinence des opportunités par rapport à leurs aspirations professionnelles, des personnes se mettent en effet à envoyer des candidatures au hasard, à des dizaines d'entreprises à la fois. Symptôme d’une grande insatisfaction professionnelle, la pratique est répandue chez les jeunes travailleurs.
En outre, le terme est devenu une «tendance» TikTok en comptabilisant près de 6 millions de vues. De nombreuses vidéos accompagnées du hashtag «rage applying» circulent ainsi sur le réseau social chinois.
Une illusion de contrôle
Si le «rage applying» permet de chercher de nouvelles opportunités sans démissionner, il peut donner une impression de maîtrise de la situation. Toutefois, en postulant à un grand nombre d’offres, la recherche d’emploi peut générer chez le salarié un stress supplémentaire, une perte de temps et de la dispersion.
De même, en se ruant vers un autre emploi et en acceptant un travail qui ne correspond pas à son profil, la situation de l’employé peut s'avérer être plus pénible que sa situation initiale. La pratique a par ailleurs un effet sur les entreprises. Ces dernières peuvent constater une dégradation de la productivité et de la motivation des employés.
Entre le «quiet quitting» - fait de faire le strict minimum au travail – ou encore le «bare minimum monday» - fait d’en faire le moins possible le lundi -, le «rage applying» s’est démocratisé et vient étoffer le vocabulaire du monde du travail.