Le ministre des Transports, Clément Beaune, a récemment annoncé l'adoption du contrôle technique pour les deux-roues. Une prime pouvant atteindre 6.000 euros sera octroyée pour aider les motards à acquérir un nouveau véhicule.
Ça s’en va et ça revient. Après des mois de négociations avec des motards, largement opposés au contrôle technique des deux et trois roues motorisés, le projet approuvé par la Commission européenne en 2014 rentrera finalement en vigueur en 2024 en France.
Soucieux de l'acceptation sociale d’une telle mesure et face au risque d’insatisfaction, le ministre des Transports a annoncé une revalorisation de la prime à la conversion pour les deux-roues. Actuellement d'un montant de 1.100 euros, elle pourra s'élever jusqu'à 6.000 euros. L'aide permettra de couvrir la dépense que représente l'achat d'une moto, mais aussi de renouveler l’ancien et polluant parc sur le long terme.
Une subvention très limitée
À l’instar de la prime pour les voitures, tout le monde n’est pas éligible à l'allocation.
Trois critères sont exigés :
- L’aide ne devra pas excéder les 40 % du prix total du véhicule.
- Seuls les ménages modestes pourront bénéficier du dispositif, c'est-à-dire ceux dont le revenu fiscal annuel est inférieur à 14.089 euros.
- Le deux-roues acquis devra posséder une puissance supérieure à 11 kilowatts.
Comme précisé par Clément Beaune, le coût moyen d'un contrôle technique sera de 50 euros. Il devra d’abord être réalisé tous les 5 ans, puis tous les 3 ans. Le dispositif sera moins conséquent que pour les voitures, puisqu’il comptera 4 fois moins de points de contrôle.
L'État tente également de rassurer les motocyclistes : «Pour qu’il soit le plus pertinent possible, le contrôle technique deux roues portera sur la sécurité, la réduction des nuisances sonores et le contrôle des émissions et pour qu’il soit aussi le plus simple et efficace possible, nous proposons de diviser par quatre le nombre de points de contrôle par rapport aux contrôles techniques des voitures».
Un risque d'opposition
Malgré les compensations, le gouvernement peine à convaincre les usagers de la route. «On va manifester, faire des opérations coups de poing parce qu’on continue à s’opposer» à déclaré Jean-Marc Belotti, le coordinateur de la Fédération française des motards en colère (FFMC) pour Paris et sa petite couronne au Figaro.
À la fin de l'année dernière, l'État a déjà été contraint de faire marche arrière et d'annuler le projet après de nombreuses protestations de motards.