Eric Zemmour a prononcé, ce samedi 24 juin, un discours aux Français depuis le Loir-et-Cher dans le cadre de la Fête de la violette. A cette occasion, l'homme fort de Reconquête a voulu affirmer ses valeurs au sein d'une «droite fière», critiquant vivement Les Républicains, Emmanuel Macron ou encore la CGT.
Une prise de parole à la fois symbolique et offensive. Tête d'affiche de la Fête de la violette, rassemblement de son mouvement Reconquête organisé dans le Loir-et-Cher, Eric Zemmour a prononcé, ce samedi, un discours aux allures d'attaques en règle.
Fil rouge de son allocution, une certaine idée de la droite, «celle qui, les pieds dans la glaise, n’oublie pas ce que la France doit à ses terroirs, qui reste fidèle à ses convictions, aux Français et à la France», a-t-il notamment lancé.
«La droite LR est morte»
Le constat, qui selon Eric Zemmour est souvent fait au sein de sa famille politique, est que la droite «a changé», jusqu'à «trahir». Dans son viseur, une certaine frange des Républicains qui «en voulant s’allier au centre, s’est donc soumise au centre, au politiquement correct, au statu quo, et puis finalement à la gauche».
«Au pouvoir, ils n’ont rien fait dans l’opposition, ils n’ont rien dit. Emmanuel Macron est venu faire au grand jour ce que cette droite avait fait en catimini. Il les a surpassés, il les a subjugués, il les a enrôlés, et c’est ainsi que la droite LR est morte», a-t-il taclé.
Résultat, ses troupes doivent, a-t-il exhorté, «reprendre le flambeau et redorer ce blason de la droite» dans le but de convaincre les Français. Car la droite qu'Eric Zemmour et les siens aiment, a-t-il encore déclaré, «n'est pas celle qui a fait semblant de découvrir le péril mortel de l’immigration, le jour où ses derniers électeurs ont commencé à la fuir».
«Notre droite fait l’inverse de tout cela, notre droite est fière, solide, volontaire, notre droite aime l’histoire de son pays et fera tout pour en écrire la suite», s'est-il engagé.
«Nous imposerons nos thèmes lors des Européennes»
A un an désormais des élections européennes, l'objectif pour Eric Zemmour va donc consister à convaincre le plus possible à droite, d'imposer ses thèmes, parce que «que ce qui est en jeu a-t-il dit, c’est la survie de la France et la survie du Vieux continent».
Vouloir dépasser le clivage droite-gauche est pour lui «un mirage» et il en veut pour preuve «les dernières mains désespérément tendues par Marine Le Pen à l’électorat mélenchoniste ou à Arnaud Montebourg (qui) l’ont montré».
L'idée d'une certaine gauche qui suggère «que tous les riches seraient des mondialistes, des ennemis à abattre, des salauds, qui ne défendent plus la patrie», Eric Zemmour n’y croit pas. «L’exemple de certains grands patrons suffit à défendre cette vieille soupe marxiste. Et je pense aussi aux innombrables hauts-fonctionnaires, cadres du Cac 40, entrepreneurs ou commerçants à succès, dont beaucoup sont avec nous aujourd’hui, qui m’ont soutenu durant toute ma campagne et qui aiment passionnément la France».
«La CGT ne défend plus le travail»
Ce faisant, selon le président de Reconquête, la CGT ne défend plus le travail. «Le rêve de la CGT, ce n’est pas le rêve de certains de ses honnêtes adhérents, c’est-à-dire un travail digne pour tous, non. Le rêve de la CGT, c’est la grève générale. La CGT n’a qu’un objectif, semer le plus grand désordre possible, paralyser les travailleurs et sa méthode, nuire à la France, est son métier», a-t-il insisté.
«Alors aujourd’hui, je veux demander solennellement à l’État, l’arrêt de toute subvention à la CGT. Nous demandons à Bercy de publier la liste de toutes les subventions publiques distribuées à la CGT. Les Français ont le droit de savoir comment et où est dilapidé leur argent», a-t-il plaidé.
Sans surprise, mais sans pour autant s'étendre dessus, Eric Zemmour est aussi logiquement revenu sur l'affaire de ce militant CGT, Frédéric Tronche, qui mercredi dernier l'a apostrophé dans un train lui lançant notamment : «Tu prends le train pour Auschwitz ?». Des propos qui ont valu à ce dernier de se voir interpellé pour propos antisémites.
Créée en 2013 à l'initiative de Guillaume Peltier, la Fête de la violette était au départ et pendant plusieurs années, une grande fête LR et essentiellement sarkozyste, puisque celui qui est aujourd'hui vice-président exécutif de Reconquête était auparavant chez Les Républicains.
Désormais engagé auprès d'Eric Zemmour, Guillaume Peltier a donc fait revivre aujourd'hui la Fête de la violette sous la bannière Reconquête. Coïncidence, dans le langage des fleurs, la croyance populaire veut que la violette indique que l'on pense fort à quelqu'un. En l'occurrence, peut-être aux Républicains et d'une manière générale tous ceux qui, à droite, se laisseraient bien convaincre par rejoindre Reconquête.