Rendue publique ce jeudi 15 juin, l'édition 2023 du baromètre #StOpE sur le sexisme au travail révèle que le problème stagne depuis deux ans. Huit femmes sur dix estiment y être «régulièrement» confrontées.
Caché derrière des blagues faussement anodines, des discriminations ou des stéréotypes d'un autre temps, le sexisme sévit toujours dans les entreprises françaises. Selon le baromètre #StOpE 2023, du collectif Stop au sexisme ordinaire au travail, huit femmes sur dix se disent «régulièrement» victimes ou témoins de sexisme dans le cadre de leur profession.
Plus précisément, 79% des interrogées estiment que «les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes». Un constat partagé par 57% des hommes interrogés, selon les chiffres relayés par France Inter. Au total, 90.000 personnes issues de 15 organisations différentes ont participé à cette enquête en ligne, du 6 mars au 15 avril.
200 #entreprises et #écoles réunies ce matin pour la réunion de travail #StOpE au #sexisme et les résultats du baromètre ! Même détermination! On ne lache rien! @ASBeraud @ReckelMorgane @BrigitteGresy @lorealfrance pic.twitter.com/RYPrPOz0vY
— Anne-Laure THOMAS (@ThomasAnnelaure) June 15, 2023
Le collectif #StOpE, qui réunit 199 organisations signataires, met en place des actions de lutte contre le sexisme ordinaire en entreprise. Il est définit comme «l'ensemble des attitudes, propos et comportements fondés sur des stéréotypes de sexe [...] qui, bien qu'en apparence anodins» conduisent à «délégitimer» et «inférioriser» une personne ou un groupe de personne, entraînant «une altération de leur santé mentale».
Il est notamment question de blagues déplacées, avec «plus des 3/4 des femmes exposées et 2/3 des hommes». 4 femmes sur 10 ont déjà «fait l'expérience de compliments sur leur physique ou leur tenue vestimentaire qui les ont mises mal à l'aise, et 60% ont «déjà entendu des propos dégradants s'appuyant sur des représentations stéréotypées de la féminité». Cette dernière situation a toutefois «reculé de 8 points par rapport à 2021», note le baromètre.
Une femme sur deux «très affectée»
Les chiffres stagnent en revanche concernant la perception de la maternité, toujours vue comme un «problème» pour l'entreprise voire un «handicap» pour la carrière des femmes souhaitant devenir mères. Comme en 2021, 7 femmes sur 10 disent avoir entendu des propos de ce type sur leur lieu de travail.
Une femme sur deux s'avère «très affectée» par ce sexisme ordinaire qui peut aller jusqu'à entraver leur évolution professionnelle. 50% des femmes jugent ainsi «avoir déjà été confrontées à certains obstacles au cours de leur carrière en raison de leur sexe». 36% se sont vu refuser une augmentation ou des primes et 31% indiquent avoir été privées d'une promotion.
Avec cette nouvelle édition du baromètre, le constat «reste inchangé depuis deux ans et partagé par toutes les générations», regrette le baromètre. Ce, alors même qu'«en deux ans, la part des salarié.es ayant bénéficié d'une formation sur le sexisme au travail a plus que doublé dans les entreprises membre du collectif #StOpE. La moitié des salarié.es ont été sensibilisé.es au sujet, contre moins d'un quart en moyenne nationale».